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Disques

Aetherlone

Que voilà un disque personnel qui sonne d’emblée de manière familière. Perpétuel paradoxe de la pop illustré cette fois par le premier album d’Aetherlone, neuf ans après « Se perdre : contre » sorti sous le nom d’Aether.

Comme son nom le laisse à penser, Aertherlone est le projet solo de Sébastien Müller-Thür, multi-instrumentiste et ingénieur du son qui n’en est pas à ses premières armes même s’il a passé beaucoup d’heures à bosser sur les projets des autres. Son disque aurait pu respirer la vanité de celui qui a longtemps piaffé d’impatience dans l’ombre, virant à l’exercice de style cérébral : envie de trop en dire ou trop en faire. Or c’est exactement l’inverse qui se produit. Voici une œuvre sonore humble et vibrante qui s’envisage comme une longue balade au bord de mer dont on reviendrait groggy. Dans sa retraite d’écriture, l’auteur aura choisi l’épure avec des instruments acoustiques pour la trame (guitare et piano) et des arrangements hétéroclites mais parcimonieux pour l’ambiance (guitares électriques et chœurs ondoyants, banjo flâneur, zébrures électroniques, nappes climatiques).

L’ensemble baigne dans une lumière vitreuse et l’on reconnaît bien là le goût immodéré de My Little Cab Records pour les disques lents et introspectifs qui vous poissent l’âme. Empruntant un sentier sinueux entre Grandaddy et Sparklehorse, Aetherlone n’invente rien de nouveau mais laisse éclater une écriture d’orfèvre avec des mélodies de grand flippé qui s’étirent parfois en complaintes ardentes. Pour s’en convaincre, il suffit de se repasser en boucle des titres comme « Fly/Drive », « The Unemployed Soulhunter » et « Sunshine # 2 ». Du bel ouvrage.

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