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Disques

Alphabetical Order Orchestra – AOO1

Alphabetical Order Orchestra - AOO1

A la fin des années 2000, tandis que d’autres se partageaient crânement le succès indie rock (Arcade Fire, Sufjan Stevens, Animal… Animal quoi, déjà ?), une jeune troupe écossaise constitua un superbe îlot de résistance. En deux albums servis par une maîtrise instrumentale ébouriffante et ébranlés par une mélancolie en rafale, My Latest Novel a imaginé quelques-unes des créations folk, rock et pop les plus captivantes de l’époque. Faute d’une reconnaissance à la hauteur de ses ambitions et de son talent, l’orchestre a pourtant fini par remballer ses accessoires, laissant derrière lui une paire de grands disques méconnus et une poignée d’admirateurs éternellement orphelins. Ceux-là pourront enfin sécher leurs larmes, puisqu’une partie de la bande remet aujourd’hui le couvert avec un nouveau projet, Alphabetical Order Orchestra. Première publication officielle du groupe, ces quatre titres ont pu voir le jour par la grâce d’un financement participatif, chacun des souscripteurs se voyant d’ailleurs remercié dans le livret qui accompagne cet objet artisanal. « The Architect » propose une ouverture frontale, étonnement claire et indolente, juste de quoi mettre l’auditeur dans de bonnes conditions avant d’aborder l’immense « Corrections », pièce maîtresse de ce carré de chansons plus que prometteuses. Là, les frères Chris et Gary Deveney soufflent sur les braises de leur précédente incarnation, et le cœur ne tarde pas à s’emballer de nouveau. La bouleversante alchimie de deux voix fraternelles, l’émotion en crescendo, tout ici nous ramène au charme indicible de la première rencontre. Puis, « Supergods » s’amuse de la grammaire electro-pop actuelle, pour un résultat tubesque et efficace, quoiqu’un poil convenu. Heureusement, un chant toujours habité et un son justement aéré se chargent de faire retomber nos camarades du bon côté de la barrière. « Waves » nous ramène finalement en terrain plus favorable, celui d’une pop remplie d’espoir mais torpillée de façon méthodique par une électricité maussade. Une ultime vague qui se retire lentement, laissant augurer de beaux lendemains.  

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