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Disques

Brighter – Singles 1989-1992

BRIGHTER – Singles 1989-1992
(Matinée) [site]

BRIGHTER - Singles 1989-1992Voilà une jolie petite madeleine : une compilation de Brighter, l’un des piliers de Sarah Records. Comme son titre l’indique, « Singles 1989-1992 » rassemble les quatre E.P. sortis par le groupe (auteur également d’un album et, comme il se doit, de deux flexis et de quelques titres sur des compilations). Le digipack reprend le fameux style du défunt label de Bristol, notamment les photos en bichromie, sur lesquelles on voit les trois membres du groupe photographiés dans un parc. Sans doute cette immense pelouse à Bristol où je m’étais retrouvé, avec d’autres « popeux » (des vrais, eux), le 28 août 95, au lendemain du festival de Reading. Nous étions tous venus pour le nettement plus modeste festival d’adieu de Sarah Records, qui avait lieu dans la minuscule cale d’une péniche labyrinthique, la Thekla. Je me souviens surtout du dernier concert, celui de Blueboy, très puissant, mais Brighter aussi avait joué (bien que le groupe se soit officiellement séparé en 93), avec une boîte à rythmes. Rétrospectivement, cela ressemblait aussi à un adieu à l’adolescence (prolongée), dans une ville qui semblait avoir inventé la mélancolie. De Brighter, je ne possédais jusqu’ici que leur troisième 45-t, « Half-hearted », que j’avais dû acheter cinq francs à la Fnac Saint-Etienne quand ils liquidaient leur rayon vinyle. A l’époque, je n’étais pas un fan absolu de Sarah ni un collectionneur, mais il y avait des groupes du label que j’aimais bien – moins Brighter d’ailleurs que les plus originaux Field Mice et Saint Christopher, ou les « étrangers » Sugargliders, Even as We Speak ou East River Pipe.
Aujourd’hui, ça fait un peu bizarre de réécouter ça. Au début, j’ai eu du mal : son anémique, chant timide, technique instrumentale rudimentaire… Tiraillé entre la nostalgie et le sens critique, je me retrouvais quelque peu démuni devant ces chansonnettes fragiles, tellement en demi-teinte qu’elle frôlent constamment la transparence. Et puis, lentement, insidieusement, le charme (ré)opère. Passé les premières chansons, un peu trop « ouin-ouin », on tombe sur des morceaux plus brefs, au tempo plus rapide (« I Don’t Think It Matters », « Does Love Last Forever ? », « Poppy Day »), et des perles tristes et dépouillées (« Half-Hearted »). Les derniers titres (ceux du E.P. « Disney ») montrent des velléités de variation stylistique, sur des compositions malheureusement un peu ternes. Groupe musicalement limité et peu prolifique, Brighter n’aura en tout cas jamais connu la tentation du délayage, ni la folie des grandeurs. Aujourd’hui, alors que l’Angleterre a complètement oublié cette scène – totalement en porte-à-faux avec l’actuel revival rock’n’roll -, ce sont des Américains (ici, les Californiens de Matinée) qui rééditent les disques de Sarah et d’autres petits labels artisanaux, dont beaucoup n’avaient jamais eu les honneurs du CD… Quoi qu’on pense aujourd’hui de cette musique, attachante mais parfois franchement anecdotique, le geste mérite quand même d’être salué.

Vincent

Inside Out
Tinsel Heart
Around The World In 80 Days
Things Will Get Better
Noah’s Ark
I Don’t Think It Matters
Does Love Last Forever?
Poppy Day
Half-Hearted
So You Said
Killjoy
British Summertime
Hope Springs Eternal
Never Ever
End

A propos de Brighter
A propos de Sarah Records
Comptes rendus du  » Sarah 100 gig  » (concert d’adieu du label) : http://www.tweekitten.com/tk/articles/sarah100.party.html http://www.accommodatingly.com/zine/ap3/page13.html

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