Loading...
Disques

Brittain Ashford – There, But for You, Go I

BRITTAIN ASHFORD – There, But For You, Go I
(Waterhouse Records) [site]

BRITTAIN ASHFORD - There, But For You, Go IUne jeune femme qui a mûri (la voix ôte tout doute) mais qui a gardé contact avec son âme d’enfant, vous savez, cette petite fille qui s’amusait à inventer des histoires de princes charmants en tapotant sur son toy piano, tournoyant façon derviche tourneur, vêtue de sa belle robe d’infante, voilà l’effet que me fait la musique de Brittain Ashford. Probablement frustrée de s’être jusqu’ici contentée de confiner ses chansons à ses seuls contes de fées, claquemurée dans sa chambre de Brooklyn, et bien disposée à élargir son horizon, la belle Américaine qui a un temps officié au sein d’un trio folk répondant au nom de Commodore Duchess, a décidé de voler de ses propres ailes et de faire confiance à l’étrangeté de son univers musical. Et c’est bien joué. A l’instar de la chamanique Alela Diane, elle a compris qu’il n’y a nul besoin d’avoir recours aux artifices pour marquer les esprits. Et plutôt que de rejoindre un moule aseptisé, elle a préféré miser sur la sincérité de sa musique et en assumer les imperfections sans même tenter de les camoufler. L’enregistrement Lo-fi (dans le sens premier du terme) est, pour ainsi dire, exempt d’arrangements et, en l’occurrence, on n’a pas envie qu’il en soit autrement. Bon, certaines interférences parasites tels le vrombissement lointain d’un moteur ou encore le sifflement d’un gyrophare de passage étaient dispensables, mais n’altèrent en rien l’atmosphère chimérique qui plane sur l’album. La jolie rousse pratique une pop/folk aussi dépouillée qu’efficace. Le choix des instruments et la manière dont elle en use sont parfaitement en accord avec l’émotion qu’elle veut faire passer, et ça marche : autoharpe, marxophone, dulcimer et autres instruments bizarres volent brillamment la vedette à l’habituelle guitare folk et plantent un décor tout particulier au sein duquel il fait bon vivre. Tout est petit et mignon chez Brittain : la courte durée de son disque (vingt-quatre minutes seulement), son label (de qui on attend encore beaucoup de bonnes choses), ses arrangements, son piano, les lignes qui lui sont consacrées dans cette colonne… oui, tout est petit et mignon chez Brittain, excepté son talent.

David Vertessen

(One)
A Day at Coney Island
Always Home
Not Here, But Somewhere
Brooklyn Lullaby
So Patiently
What We Want
Triple Word Score
(Not to Keep You)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *