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Disques

David Kitt – Not Fade Away

DAVID KITT – Not Fade Away
(Rough Trade / PIAS) [site] – acheter ce disque

DAVID KITT - Not Fade Away"Nul n’est prophète en son pays", la carrière de David Kitt nous prouve tout le contraire. Icône dans sa contrée, ce chevronné songwriter irlandais pâlit d’une notoriété plus que modeste sur le reste du continent. Fin 2006, David a donc mis les bouchées doubles sur son quatrième album pour qu’on entende un peu plus parler de lui. Si "Not Fade Away" a été enregistré dans son propre studio berlinois, il a été produit et réalisé par le très vénéré suédois Tore Johansson (The Cardigans, Franz Ferdinand). A noter aussi la présence de Romeo et Michelle Soddart des Magic Numbers sur cet album où se sont vu invités aussi plusieurs amis de l’Irlandais. Malgré ce fort entourage, David s’est encore quand même tapé la grosse part du boulot puisqu’il a quasiment tout composé, tout écrit et tout joué.
Est-ce que tout ce travail a payé ? Hé bien, à première vue non, l’Irlandais a été oublié de tous les tops de fin d’année, de tous les buzz. Glissez le nom de David Kitt dans une conversation et vous aurez au mieux un froncement de sourcil interrogatif, au pire un jeu de mot des plus douteux (testez vous verrez).
Faut-il crier à l’injustice ? Pas vraiment. Si le garçon est incontestablement doué, il souffre d’un manque de personnalité éloquent. Pourtant Kitt nous offre un songwriting moderne d’une qualité mélodique irréprochable. Il arrive à nous convaincre momentanément avec ses ritournelles acoustiques claires et simples à l’occasion altérées par des agitations électriques façon dEUS ("Nothing Else") et presque à nous bluffer avec des morceaux attachants aux harmonies plus ambitieuses ("Up to You"). Mais on sent que quelque chose cloche, la séduction n’est pas totale.
C’est son chant qui gâcherait tout ? Non plus. Sa voix rocailleuse est sobre, ni effacée, ni emphatique, elle rappelle même celle de David Berman sur l’americanesque "Guilty Prayers, Pointless Ends".
Trop classique alors ? Malheureusement quand il essaie d’innover, David se ridiculise avec "Don’t Fuck With Me", une sorte de morceau electro/DIY tendance assez ignoble (n’est pas The Blow qui veut). C’est d’ailleurs la seule faute de goût pour cet album impeccable mais bien trop balisé.

Vincent Le Doeuff

One Clear Away
Grey Day
Sleep
I Know The Reason
Nothing Else
Wish And I Won’t Stop
Guilty Prayers, Pointless Ends
Say No More
Don’t Fuck With Me
With You

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