DEAD MAN RAY – Cago
(Labels / Virgin)
En 2002, il fut difficile d’écouter du rock sans sombrer dans un régressif un peu ridicule à la longue. Ou alors peut-être fallait-il écouter Dead Man Ray et "Cago", son troisième album. Enregistré et mixé par l’omniprésent Steve Albini à Chicago – ce n’est pas encore cette année qu’il a dû quitter son studio ne serait-ce que cinq minutes – "Cago" révèle un groupe qui maîtrise pour le moins son sujet, un rock mi new wave, mi "post the bends". Dead Man Ray dompte une par une ses compositions intenses, les structures des morceaux, plutôt longs dans l’ensemble, alternent tensions et caresses de manière maligne. Le tout a un cachet indéniable, évite les grosses ficelles et les surcharges (malgré la présence de trois guitares) avec une facilité qui laisse sans voix tant on croisait le genre balisé. Pas révolutionnaire mais original et personnel, en particulier grâce à la voix profonde de Daan Stuyven. On finit même par s’étonner de trouver deux morceaux un peu en deçà, le pourtant prometteur "Authentic", qui lasse à force de ne pas décoller, et le quelque peu paresseux "Blue Volkswagen 10.10 AM", malgré la présence du cultissime Ken Nordine (quelle voix). Dommage, l’idée était bonne. Le final de l’album sortant vite fait de ce ronron passager, ces deux petites faiblesses sont vite oubliées. Qui plus est, Dead Man Ray se permet au moins deux mini-tubes à l’efficacité plus insidieuse que renversante, "Landslide" et "Short Term Investments". Ajoutez à cela que le disque est emballé d’un très joli boîtier cartonné orné de photographies en fondu des membres du groupe et de Chicago (et des membres du groupe à Chicago) et vous tenez une raison supplémentaire d’acheter cet album sans faire de chichi.
Guillaume
Landslide
Centrifugitives
Crossfades
A Single Thing
Short Term Investments
Authentic
Blue Volkswagen 10.10 AM
Things That Will Happen Again
Need
Losing the Lost