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Disques

Devine & Statton – The Prince of Wales & Cardiffians

DEVINE & STATTON – The Prince Of Wales
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DEVINE & STATTON – Cardiffians
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DEVINE & STATTON - The Prince Of WalesUnique album des Young Marble Giants, "Colossal Youth" reste, vingt-cinq ans après sa sortie, un disque tellement fascinant et influent qu’il a quelque peu éclipsé les productions ultérieures des membres du trio, Alison Statton et les frères Moxham, Stuart et Philip. Certes, ils n’ont rien enregistré d’aussi exceptionnel par la suite, mais on retrouve dans tous leurs projets, même les plus anecdotiques, des échos forcément touchants de leur chef-d’œuvre de jeunesse. Après la brève aventure Weekend, aux accents jazzy et bossa, Alison abandonna la musique pour reprendre ses études. Elle refit surface à la fin des années 80 en compagnie de Ian Devine, originaire de Cardiff comme elle (et comme les Moxham). Monté à Manchester au début de la décennie, Devine y avait rejoint Ludus, un groupe fantasque dont l’un des premiers fans était un certain… Morrissey.
Sa collaboration avec la chanteuse fut l’occasion de prolonger le Weekend le temps de deux recueils d’aquarelles pop : "The Prince of Wales" (mars 89) et "Cardiffians" (octobre 90). Sortis à l’origine sur le label belge Les Disques du Crépuscule, ils sont réédités ces jours-ci par Les Temps Modernes, avec une poignée de bonus et d’instructives notes de pochette signées par le rock-critic anglais Everett True (surtout connu pour avoir suivi de très près le mouvement grunge du côté de Seattle). Les titres disent bien ce que ces chansons doivent au Pays de Galles, son climat doux et pluvieux, sa lande, ses châteaux (cf. la pochette de "Cardiffians"), même si Alison ne va pas jusqu’à chanter en gallois comme certains artistes du cru. Sans vouloir pousser trop loin l’analyse "psychogéographique", on peut affirmer que cette musique n’aurait pu naître ailleurs, et que, pareillement, un groupe aussi humble que Teenage Fanclub ne peut être qu’écossais, qu’un type aussi fanfaron que Ian Mc Culloch vient forcément de Liverpool, et que Bristol, à quelques encablures de Cardiff, n’est pas pour rien la ville de Sarah Records et du trip-hop. Le duo mettait d’ailleurs en avant son identité galloise, à une époque où la région ne pouvait guère s’enorgueillir de sa scène pop ou rock – c’était avant Gorky’s Zygotic Mynci, Super Furry Animals et Stereophonics. L’ironie voulut que le groupe, signé sur un label farouchement continental, fut plus populaire – ou, du moins, plus écouté – au Japon que sur ses terres…
Mais on peut très bien apprécier les chansons de Devine & Statton sans savoir tout cela. Il suffit de laisser leur charme doux-amer agir. Et "The Prince of Wales" est sans doute l’un des disques les plus charmants que l’on connaisse, comme son titre l’indique un peu. "Under the Weather" (entendu dans le dernier Desplechin, "Rois et reine") installe d’entrée de jeu une mélancolie légère et exquise, une élégance presque surannée – pas très loin des premiers Everything But The Girl ou, en France, des excellents Cocosuma -, que l’album conserve tout du long. Au milieu des compositions de Ian Devine se niche une reprise qui ne dépare pas l’ensemble : une version acoustique du fameux "Bizarre Love Triangle" de New Order, idée que reprendra quelques années plus tard le groupe australien Frente!.
Peut-être pour rendre la politesse, c’est Peter Hook en personne qui tient la basse sur "Cardiffians", où l’on retrouve également quelques membres honoraires des Lounge Lizards et/ou des Jazz Passengers (dont Marc Ribot). Le son plus synthétique de ce deuxième album – évoquant une autre artiste du Crépuscule injustement méconnue, Anna Domino – fait qu’il a un peu moins bien vieilli que le précédent, mais ses chansons sont tout aussi belles et précieuses.
Par la suite, Alison Statton retrouvera Spike, son ancien complice au sein de Weekend (un Gallois, évidemment) pour une poignée de disques qui passeront à peu près inaperçus (rééditions à venir sur le même label), sa voix discrète ayant bien du mal à se faire entendre dans une époque qui aime tant les fortes en gueule. Quant à Ian Devine, on ne sait pas trop ce qu’il devient, mais il semblerait qu’il continue à faire de la musique : l’un des morceaux bonus rassemblés ici est un court instrumental de… 2005.

Vincent Arquillière

Under the Weather
Friend of the Family
Bizarre Love Triangle
We Deserve It
Never Coming Back
I Wish I Was
You’re Almost There
Like a Blind Man
Break Up Your Heart
Comprehensible
Turns the Aerials Away From England
Ugly Town
In the Rain (version)
Under the Weather (Paco Trinidad Mix)
We Will Be With You and We Know You Are Together

Hideaway
Lovers Get In The Way
Crestfallen
Fact Of Life
Regina & Michael
Silence
Enough Is Enough
In The Rain
Green & Pleasant Land
Right To Be Lazy
Don’t It Make My Brown Ey
Last Days
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Hideaway (version)
Take Me or Leave Me
Giving in to Sin
Don’t It Make My Brown Eyes Blue (12" version)

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