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DIIV – Deceiver

DIIV - Deceiver

Zachary Cole Smith revient de loin. Le leader de DIIV avait déjà connu des problèmes de drogue après la sortie de « Oshin », le premier album du groupe new-yorkais en 2012. Il s’en était sorti et cette rémission avait constitué le thème principal de « Is the Is Are », le deuxième album paru en 2016. Mais il a fini par replonger au point de devoir, de nouveau, entrer en cure de désintoxication en 2017.

Ces évènements ont eu un fort impact sur la conception du nouvel album. Entre « Is the Is Are » en 2016 et « Deceiver » aujourd’hui, il le dit lui-même, il a touché le fond. D’où sa difficulté à se relever et les remords, le sentiment de culpabilité qu’il exprime dans le nouvel opus de son groupe. Le précédent évoquait déjà la lutte qui avait été la sienne pour s’en sortir mais, justement, il croyait avoir réussi. Mais ici, c’est plus l’abbatement qui prédomine. L’album, enregistré à Los Angeles et produit par Sonny Diperri, producteur, entre autres, de Protomartyr et The Drums, dégage une ambiance lourde et sombre. Le contraste est saisissant avec « Is the Is Are ». Le plus souvent, DIIV a pratiqué un certain rock noisy typique des années 90, à mi-chemin entre Sonic Youth et My Bloody Valentine. Sur l’album précédent, le quatuor de Brooklyn en proposait une version plus pop, légère et dynamique. Avec « Deceiver », le climat est plus sombre et torturé, à l’image de la pochette.

Les guitares sont lourdes et saturées et les paroles sont à l’avenant (« I’m just waiting for the storm to die« , phrase répétée à plusieurs reprises sur « Between Tides »). Même quand la musique semble plus lumineuse, ce sont les paroles qui plombent l’ambiance : « They gave us wings to fly / But then they took away the sky » sur « Skin Game ». L’album se termine par « Acheron », long morceau de sept minutes, au tempo plutôt ralenti encore une fois, où, vers la fin, des guitares noyées dans la distorsion semblent monter en lévitation avant de disparaître au loin.

Zachary Cole Smith revient de loin. Mais le chemin est encore long.

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