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Isobel Campbell & Mark Lanegan – Ballad of the Broken Seas

ISOBEL CAMPBELL & MARK LANEGAN – Ballad Of The Broken Seas
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ISOBEL CAMPBELL & MARK LANNEGAN - Ballad Of The Broken SeasVoilà bien une affiche qui ressemble à un fantasme : Mark Lanegan, dont les albums solos sont au moins aussi réjouissants que ses tribulations en groupe, s’unit pour deux albums avec Isobel "and Sebastian" Campbell. Le premier bébé s’appelle "Ballad Of The Broken Seas", et avec un nom pareil, on se dit que l’on pourrait retrouver les enchantements de "The Boy With The Arab Strap" des Glaswegiens ou de "Bubblegum" de l’ex-Screaming Trees.
Tout cela fait beaucoup d’antécédents pour un disque qui vise la simplicité : enregistré en deux jours, essentiellement par correspondance, les morceaux se promènent entre folk et country, et se révèlent en fin de compte un peu trop tranquilles. Certes le mariage de la voix – de plus en plus – rauque de Lanegan et de celle, aérienne, d’Isobel, fonctionne plutôt bien. La seconde, souvent un peu en retrait, éthère joliment le timbre caverneux de Lanegan, qui évoque avec insistance celui de Nick Cave. D’ailleurs, Isobel, aux manettes sur les compositions, pompe à ce dernier une partie de son titre ("Murder Ballads"), sa formule duo voix grave/voix fluette, et une demi-chanson ( le morceau éponyme ressemble beaucoup à "The Kindness Of Strangers"). Mais réécoutez l’Australien : ses récits, sa voix, sont habités, quand l’album de Campbell et Lanegan fait dans le décoratif, empruntant au folklore de l’album de ballades ("I’ll bring you a tale of the broken seas / And I’m drowning in whiskey and beer") sans forcément en extraire la quintessence. De même, la mélodie vocale de "Black Mountain" se rapproche beaucoup de celle du traditionnel "Scarborough Fair". Tant qu’à faire, la reprise assumée leur réussit mieux : le "Ramblin’ Man" de Hank Williams fonctionne d’ailleurs plutôt bien – on nage en plein Tom Waits, l’autre grand convoqué de l’album -, et enfin on trouve un peu de souffle.
Mais cela fait beaucoup de noms propres pour un seul article, et derrière cette affiche alléchante apparaît finalement une ribambelle de ballades un peu inégales, avec de beaux moments ("Revolver", " It’s Hard to Kill a Bad Thing") et d’autres plus anodins. Les arrangements, volontairement simples, alternent entre sobriété complète et enjolivures de cordes. Au final, un album qui en vaut sans doute bien d’autres, mais auquel manque la profondeur que l’on aurait pu espérer y trouver. Il est permis néanmoins de l’écouter en attendant "Milk White Sheets" (sortie prévue dans l’année) – en souhaitant par exemple une participation de Queens of the Stone Age pour secouer tout ça…

David Dufeu

Deus Ibi Est
Black Mountain
The False Husband
Ballad of the Broken Seas
Revolver
Ramblin’ Man
(Do you Wanna) Come Walk With Me ?
Saturday’s Gone
It’s Hard to Kill a Bad Thing
Honey Child What Can I do ?
Dusty Wreath
The Circus is Leaving Town

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