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Killing Joke – Hosannas From The Basements of Hell

KILLING JOKE – Hosannas From The Basements Of Hell
(Cooking Vinyl / Wagram) [site] – acheter ce disque

KILLING JOKE - Hosannas From The Basements Of HellIl faut toujours s’armer d’un peu de courage lorsqu’on s’apprête à écouter Killing Joke. On sait qu’on va en prendre plein la figure. Et avec "Hosannas from the Basements of Hell", ça ne manque pas : la voix de Jaz Coleman vous saute à la gorge, la basse vous met la tête sous l’eau, les guitares cisaillantes vous noient dans leurs entrelacs labyrinthiques et la rythmique vous enfonce dans la vase. Ça ressemble à un film d’horreur et c’en est un. Personne ne sait vraiment dans quel cauchemar éveillé vivent Jaz et sa bande pour concevoir une musique aussi apocalyptique. Quels monstres barbares peuplent leur monde, quelles divinités maléfiques hantent leurs nuits pour leur inspirer de si effrayantes visions ? Les créatures dégénérées de la pochette et du livret intérieur sont un début de réponse. De cet effrayant bestiaire, on distingue des femmes à tête de cigogne sanguinaires, des hoplites aux visages atrophiés, des canons portés par des jambes de géants, des bœufs à six cornes qu’on sacrifie, des archanges masqués, des Gremlins malsains au ventre gonflé… Toute une animalerie fichtrement inquiétante, à la mesure des textes de Jaz Coleman. Cet homme féru d’architecture et d’ésotérisme, capable de conduire un orchestre (il dirige régulièrement l’orchestre symphonique de Prague) et de s’entourer de musiciens égyptiens (l’album "Songs from the Victorious City" avec Ann Dudley), n’est plus que rage et effroi lorsqu’il revêt l’habit de chanteur de Killing Joke. Ses paroles mêlent allègrement vocabulaire religieux, références tribales et visions de fin du monde. Gardien des abysses, Jaz Coleman se voit en Faust des temps modernes. Un homme qui a signé un pacte avec le diable et semble revenir de l’enfer. Certaines parties du présent album ont d’ailleurs été enregistrées dans des lieux marqués par la guerre, les conflits ou la misère : Liban, Ethiopie, Bolivie, Taïwan…
Question musique, nos mercenaires n’y vont pas par quatre chemins. Du son de plus en plus brut, de plus en plus violent et de moins en moins mélodique. Au fil des albums, les chansons perdent en rapidité ce qu’elles gagnent en longueur (sept minutes chacune en moyenne), et aucune fantaisie ne vient égayer le mur du son édifié par les guitares et la rythmique. "Hosannas from the Basements of Hell" est un chant de triomphe (hosanna), certes, mais un chant furieux et austère. Moins véloces mais toujours remontés (contre quoi?), plus adroits mais moins explosifs, les guerriers de Killing Joke ont appris la patience. A leur public de la trouver à son tour.

V

This Tribal Antidote
Hosannas from the Basements of Hell
Invocation
Implosion
Majestic
Walking with Gods
The Lightbringer
Judas Goat
Gratitude

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