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Disques

Lily Allen – Alright, Still

LILY ALLEN – Alright, Still
(Regal / EMI) [site] – acheter ce disque

LILY ALLEN - Alright, StillC’est bien connu, en période de disette estivale on serait prêt à tout pour supporter la soudure jusqu’à la rentrée. Comme se jeter sur le premier disque aguicheur venu pour calmer la crise de manque. Quasiment autoproclamée nouvelle sensation d’outre-Manche grâce au net (comme les Arctic Monkeys il y a quelques mois), Lily Allen, 21 ans, anglaise de son état, fait main basse sur nos cerveaux ramollis par l’iode marine avec un plan marketing aussi artisanal qu’efficace : site web girlie, goodies rigolos, photos poseuses. Avouons que cette brune piquante au parcours chaotique et au tempérament de feu inspire d’emblée la sympathie. Et son disque tout autant. Alignant d’entrée de jeu une série de singles imparables aux effluves tropicales, il convoque le meilleur de la pop anglaise métissée : rythmiques syncopées des Specials, cuivres chauds du reggae, pop punky des Slits, pop dansante des Spice Girls, storytelling à la Mike Skinner, bref le cocktail parfait pour mettre le feu aux paillotes et prêter allégeance à la couronne royale. Le temps de "Smile", "Knock’em Out", "LDN" et même de "Everything Just Wonderful", le charme agit à merveille, le plaisir est total. D’autant que la demoiselle possède une énergie communicative et une plume vacharde jubilatoire. Puis, patatras, l’album s’écroule comme un château de cartes, ne retrouvant jamais la grâce des débuts. Il y a bien ici et là quelques sursauts accrocheurs ("Friday Night" et "Littlest Things") révélant une facette plus romantique du personnage, hélas pas assez pour couvrir la distance et encore moins pour masquer l’essoufflement de la production. En une moitié d’album, Lily Allen a tout dit et son disque tourne en rond sur la platine. Assurément, la miss a du talent mais encore bien des choses à apprendre, comme le fait de canaliser son énergie ou de ne pas confondre vitesse et précipitation. Reste un chouette lot de consolation, son "second mixtape", mélange de démos et de titres piochés dans sa discothèque idéale pour prolonger la fête jusqu’à l’aube dans les vapeurs jamaïcaines.
S’il est difficile de parier sur l’avenir artistique de Lily Allen (la lassitude pourrait arriver plus vite que prévue) il faut bien avouer qu’elle a sans doute réussi le meilleur hold up musical du moment. Pour l’instant, les radios en redemandent, la presse est dithyrambique et le soleil toujours là.

Luc Taramini

Smile
Knock ‘Em Out
LDN
Everything’s Just Wonderful
Not Big
Friday Night
Shame for You
Littlest Things
Take What You Take
Friend of Mine

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