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Concerts

M Ward à la Gaité Lyrique, 13 mai 2011

Déjà excitée à l’idée de découvrir  le « temple du numérique » parisien, j’entre alors dans ce théâtre historique pour sa programmation musicale. Je me retrouve rapidement entourée de modules colorés. Lors d’un détour au bar, je lis donc sur grand écran que la première partie sera assurée par Alba Lua, un groupe folk psyché selon des sources bien locales. Le trio s’installe et échange quelques regards complices avant de débuter. Le chanteur, arborant un tee-shirt au recto énigmatique, sourit et se laisse aller. En plus d’une gestuelle singulière ou drolatique, sa voix a pris de l’assurance et sonne avec justesse. Entre coups de baguette et secousses de tambourin, la guitare électrique se révèle pleine de finesse et d’excentricité. Même si une traduction littérale se transforme en blague de mauvais goût, le morceau « Once Upon A Time In The South West » est une belle surprise. A noter deux autres perles sonores dans leur set : « Sell Your Soul, You’ll Be Free » et « Song of Bilitis ». Presque un an après les avoir découverts au Volkanik #1 (Krakatoa), leur compagnie était encore plus encline à une douce rêverie. 

Dieu qu’il y en avait des Américains ce soir-là. L’attente ne fut guère longue avant de retrouver deux  guitares sur scène et imaginer d’éventuels morceaux sur cet imposant Steinway & Son. M. Ward apparaît et use d’harmoniques. Il enchaîne des va-et-vient entre le devant et l’arrière de la scène en se replongeant dans Duet for Guitars #2, gage indéniable de ses qualités de guitariste. Des regards complices avec le public se dessineront au fil des morceaux ; par ailleurs la technique avec laquelle il s’est approprié la musique traditionnelle américaine est épatante. Sous une forme de romantisme, les métaphores se succèdent, accentuées par un micro réverb ou des passages à l’harmonica (« Paul’s Song », « Fuel of Fire »).

Assis au piano pour la première fois, M. Ward  livrera avec élégance trois morceaux, frayant ainsi pour l’auditeur quelques détours dans sa discographie : « Hold Your Time », « Poor Boy, Minor Key » et « Story of an Artist ». Sur un ton sarcastique, la reprise du morceau écrit par Daniel Johnston déclenchera de nombreux rires dans le public. Le premier rappel arrive sans crier gare. Le compositeur se félicite de l’arrivée du printemps et s’amuse avec les douches de lumières. Les demandes de morceaux se font entendre dans la fosse et les gradins. Il se laisse prendre au jeu avec le sourire et interprète un « Magic Trick » inspiré entre « Poison Cup » et « Fisher of Men ». 

Après qu’il aura salué le public en abaissant sa guitare en toute humilité, le deuxième rappel ne se fera pas attendre bien longtemps. Il finira par inviter une personne à monter sur scène pour quelques notes de piano sur « Rollercoaster ». Avant de me perdre dans l’arrondissement voisin, je n’aurais pas été la seule à reprendre le refrain à tue-tête sur les quelques mètres menant à la sortie. Une bien belle soirée.  

 

 

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