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Disques

Richard Ashcroft – Alone With Everybody

RICARD ASHCROFT – Alone With Everybody
(Elektra)

RICARD ASHCROFT - Alone With EverybodyL’une des raisons pour lesquelles on n’arrive pas à aimer (on parle d’amour, pas de satisfaction) l’objet CD autant qu’on a pu aimer le vinyle tient entre autres à la longueur potentielle du premier. En clair, quand les artistes actuels peuvent caser une heure de musique sur une rondelle de métal, ils le font alors qu’auparavant, ce genre de fantaisie était réservée aux allumés qui avaient suffisamment de choses à dire pour oser le double album : « Blonde On Blonde" ou « Electric Ladyland", pour ne citer que des exemples triviaux. Prenons par exemple le premier album solo de Richard Ashcroft. L’ex-leader de The Verve est sûrement un garçon adorable (voir ses déclarations dans la presse : « j’ai dû quitter The Verve (…) les maladies mentales sont contagieuses » adorable, je vous dis), un song-writer de grand talent et un chanteur intéressant, mais le fait que son disque sorte au moment où débutait le Tour de France n’est sûrement pas une coïncidence. « Alone With Everybody" commence en effet par trois étapes de plat – des chansons qui durent au minimum six minutes, gentiment délayées, aux arrangements aussi bariolés que les maillots des coureurs mais qui distillent autant d’ennui qu’un dimanche pluvieux à Wigan, la ville natale de leur interprète. L’auditeur, quant à lui, pionce ferme en attendant que les hostilités démarrent vraiment. Il verra cependant sa patience récompensée quand le disque atteindra la haute montagne et qu’Ashcroft pourra poser sa voix altière sur des compositions qui décollent vraiment : « You On My Mind In My Sleep" et ses réminiscences d' »Urban Hymns", « Crazy World » et sa guitare en lévitation et surtout « On A Beach" et « Everybody », crooneries crâneuses dans lesquelles Richard Ashcroft montre qu’il possède, outre le sens de l’immédiateté pop, celui de la formule (« Like a cat in a bag waiting to drown (…) Everybody’s got to feel the weight of death sometimes » c’est assez fort). Interprété par d’excellents requins de studio qui ont de surcroît le bon goût de ne pas trop en faire, imprégné de l’esprit des Michel-Ange de la musique populaire (Bacharach-David, Weil-Mann, il y a des références moins recommandables) et très solide par rapport aux oeuvrettes solos des ex-concurrents de la brit-pop (Bernard Butler, Ian Brown), "Alone With Everybody" n’a pas besoin de grand-chose pour devenir un disque de chevet. Juste quelques minutes de moins.
Jean-Christophe

A Song For Lovers
I Get My Beat
Brave New World
New York
You On My Mind In My Sleep
Crazy World
On A Beach
Money To Burn
Slow Was My Heart
C’mon People (We’re Making It Now)
Everybody

 

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