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Disques

Sallie Ford & the Sound Outside – Dirty Radio

Sallie Ford & the Sound Outside - Dirty Radio

La jeune Américaine Sallie Ford qui se cache derrière de grandes lunettes vient de Caroline du Nord, mais a depuis migré vers Portland, Oregon (décidément une terre d’accueil pour les musiciens). Elle a grandi entourée d’une famille portée sur l’art : père marionettiste, mère musiciennes, soeurs comédienne et danseuse, mais elle a surtout développé un goût pour les vieilles radios et le vieux son. Tant pis pour le violon classique, qu’elle apprend avant de le mettre de côté pour se lancer avec quatre copains dans ce nouveau projet.

Elle a beau n’avoir que 22 ans, la jeune femme ne s’en laisse pas compter. Le disque respire la confiance en soi, la puissance, le respect payé à tous ceux et toutes celles qui l’ont inspirée. Pas intimidée, elle mène sa troupe de main de maître, avec des compositions ciselées, au charme rétro, mais qui ne sent jamais la nécro. Les influences sont là pour soutenir l’ensemble, les chansons piochent entre be bop, country bluegrass, rockabilly, et surtout, elles ne s’embourbent jamais, il y a toujours de la niaque, une colère froid qui fait marcher droit. Des plus avenantes sur « Danger » (et son « You make me want more oh oh oh oh ») ou « This Crew », prêtresse blues sur « Cage », « Poison Milk » ou « Against the Law », ou plus romantique sur « Thirteen Years Old », Sallie Ford s’en sort toujours, grâce à une voix inclassable, un peu nasillarde mais pourtant puissante et assurée. Elle est d’ailleurs parfaitement secondée par un backing band terriblement efficace. Ils sont trois, Ford Tennis à la batterie, Jeffrey Munger à la guitare et Tyler Tornfelt (basse, contrebasse) et effectuent un travail remarquable : du plus sec des blues aux rythmes les plus chaloupés, de la basse rondelette en passant par des guitares mordantes et une batterie locomotive, le trio ne manque pas d’armes pour porter Sallie Ford et sa voix, créant un ensemble aussi efficace (« I Swear », tube frondeur) que séduisant (« Where Did You Go » et ses volutes de bayou sauce féministe, « Nightmares » très jolie ballade). Ce « Dirty Radio » a donc tout pour plaire : authentique et soigné, c’est un premier album en coup d’éclat qu’a signé Sallie Ford avec son groupe.

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