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Stereolab – Chemical Chords

STEREOLAB – Chemical Chords
(4AD / Beggars) [site] – acheter ce disque

STEREOLAB - Chemical ChordsStereolab a beau être déjà l’auteur d’une discographie titanesque, il faut avouer que le groupe avait bel et bien fini par nous manquer. Quatre ans après "Margerine Eclipse", sans compter les trois compilations successives, la bande à Tim Gane opère enfin le retour en force que l’on espérait avec "Chemical Chords", sans doute le plus ludique et le plus accessible de leurs albums. Finies les plages expérimentales et parfois bruitistes : les chansons, ici, n’excèdent généralement plus les trois minutes trente – autant dire le format pop par excellence – mais font évidemment toujours la part belle aux boucles synthétiques répétitives, marque de fabrique du groupe. Cette brièveté salutaire permet à Stereolab d’exceller plus que jamais dans la finesse, la précision et la complexité de ses compositions. Tous deux revenus de leurs petites infidélités, Tim Gane (qui co-signait l’an dernier la magnifique BO du film "La Vie d’artiste") et Laetitia Sadier (dont le troisième album sous le nom de Monade est sorti il y a quelques mois) retrouvent à l’évidence le plaisir de travailler ensemble et ressuscitent l’alchimie de leurs débuts : "Neon Beanbag", parfaite entrée en matière du disque, se joue comme une élégante partie de ping-pong entre la trompette de Tim et les toujours délicieux "Doum Doum Doudou Wadapa" de Laetitia. Qu’on ne se fie pourtant pas aux apparences : un voile sombre et envoûtant plonge l’album dans une ambiance à la fois rêveuse et poisseuse de film noir, transformant la chanteuse en une héroïne hitchcockienne qui aurait pris la fuite au volant de la Ford Mustang de Serge Gainsbourg. Les arrangements de Sean O’Hagan, invité perpétuel du groupe, y sont d’ailleurs sans doute pour beaucoup. En berçant ces quatorze ritournelles d’une présence symphonique et chatoyante, l’homme-orchestre des High Llamas insuffle en effet une brise organique qui, confrontée à la solution chimique mise au point par Tim Gane, fait mousser la composition en un cocktail pop qu’ils sont seuls à maîtriser. "Chemical Chords" est bien plus que la somme monumentale de toutes les contrées soniques explorées jusque-là par le groupe. Cet album est la pièce maîtresse de la galaxie Stereolab, le soleil capable de mettre en lumière et d’organiser le ballet multicolore des planètes qui l’ont engendré.

Christophe Patris

A lire également, sur Stereolab :
la chronique de « Fab Four Suture » (2006)
la chronique de « Sound-Dust » (2001)

Neon Beanbag
Three Women
One Finger Symphony
Chemical Chords
The Ecstatic Static
Valley Hi !
Silver Sands
Pop Molecule (Molecular Pop 1)
Self Portrait With "Electric Brain"
Nous vous demandons pardon
Cellulose Sunshine
Fractal Dream of a Thing
Daisy Click Clack
Vortical Phonotheque

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