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The Accidental – There Were Wolves

THE ACCIDENTAL – There Were Wolves
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THE ACCIDENTAL - There Were WolvesQue peut donner le side-project d’un des membres de Tunng, chanteur du combo ? Cela donne… un autre disque de Tunng ! Au-delà de la boutade, il est indéniable que le rapprochement entre les deux groupes de Sam Genders est plus qu’évident. Rapprochement vocal bien sûr, toujours ce timbre légèrement embrumé et mélancolique, aussi hypnotique que séduisant. Rapprochement stylistique ensuite, puisqu’on peut retrouver avec plaisir ce "folktronica" qui a fait de "Good Arrows" une excellente surprise de l’année 2007 (et dont l’intérêt, soit dit en passant, dépasse très largement le hit "Bullets" qui envahit les ondes actuellement). Toutes ces harmonies brinquebalantes et si touchantes, ces morceaux construits avec tant de petits bouts de ficelle qu’ils tiennent debout par une sorte de miracle de la pesanteur. Appelons ça de la grâce. La ressemblance est parfois si troublante qu’on en oublierait presque que The Accidental est la réunion de plusieurs talents : des membres de Bicycle Thieves, de The Memory Band ou encore le très talentueux Liam Bailey. Quels éléments distinguent alors les deux groupes ? A vrai dire, pas grand-chose si ce n’est, pour pinailler un peu, que The Accidental donne moins dans la bidouille electro-folk lo-fi, pour se tourner vers des morceaux plus épurés rythmiquement, beaucoup plus acoustiques, et souvent d’une grande beauté : "Illuminated Red" est un grand moment de pureté mélodique, animé de petites percussions et de voix crépusculaires, soutenues par un violon sorti du croisement des Appalaches et de la Pologne. "Dream for Me" suit la même recette, et déroule une ligne de guitare à la fois évidente et séduisante. "Jaw of a Whale", tuerie acoustique mixée avec quelques gazouillis d’oiseaux en fond sonore, est pure comme un titre de Ronnie Lane. Lorsque les batteries reviennent, c’est pour appuyer un des grands moments de l’album : "The Killing Floor", instrumental de trois petites minutes, rempli de piano bastringue, agrémenté de percussions faites main (c’est le cas de le dire). L’album renferme son lot de hits potentiels (depuis "Bullets", tout est possible) : "Time and Space", morceau à entonner en coeur, ou "I Can Hear Your Voice", qui sonne comme du Herman Düne de la grande époque.

Les amateurs de Tunng seront comblés de voir débarquer ce side-project. Sam Genders maîtrise toujours autant cette science instable qui consiste à créer des morceaux éthérés et fragiles comme un château de cartes malmené par le vent. Et il a trouvé dans les membres de The Accidental de très doués camarades de jeux. On sent toutefois le résultat d’une plus grande introspection dans ces morceaux, élément qu’on retrouvait assez peu dans "Good Arrows". The Accidental est le résultat de l’exploration par Sam Genders de son côté sombre. Sombre et fascinant. C’est ce qui fait tout l’intérêt de "There Were Wolves", qui forme avec celui de Tunng un précieux diptyque electro-folk.

Frédéric Antona

A lire également :
la chronique de « Good Arrows" de Tunng (2007)

Knock Knock
Wolves
I Can Hear Your Voice
Jaw of a Whale
The Closer I Am
Slice Open the Day
Illuminated red
Birthday
Dream for Me
The Killing Floor
Time and Space.

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