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The Secret Society – Sad Boys Dance When Nobody’s Watching

THE SECRET SOCIETY – Sad Boys Dance When Nobody’s Watching
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THE SECRET SOCIETY - Sad Boys Dance When Nobody's Watching Le rock espagnol est une denrée rare, ou du moins peu connue dans nos contrées. Pourtant, il peut en émerger une musique tout à fait fascinante et attirante. Depuis Pascal Comelade, je sais que les territoires proches de la Méditerranée doivent être surveillés de près. The Secret Society, projet tenant à la personnalité d’un seul homme, Pepo Marquez, vient de sortir son premier album réel, Sad Boys Dance When Nobody’s Watching, après 3 EP et compos publiés dans diverses compilations. L’étrangeté tient au fait que Marquez ait pour premières influences des groupes hardcore et emocore. Avec de telles références, on aurait pu s’attendre à un manifeste bruitiste et rageur. La rage est bien présente sur ce disque, mais prend davantage la forme de pièces autobiographiques et acoustiques, au croisement de diverses influences.

La vérité tient parfois dans le minimalisme. Une guitare, une voix. Certains morceaux sont plus étoffés ("Man vs Machine", et sa rythmique classique mais efficace, choeurs féminins en prime), au service de l’introspection. Dire des trucs. Parler de soi. Si ce n’est pas ça, la pop… "Night Make Things Look Bigger", reprend la thématique des nuits hantées par le visage évanescent d’une femme, comme dans "La Nuit" d’Adamo. Le titre de cet album est profondément touchant, entre le pathétique et le merveilleusement humain, non loin du "All The Sad Young Men" d’Anita O’Day. Cela évoque parfois Will Oldham ou Calexico, mais en plus épuré (sans trompettes ni mariachis), comme sur "Man vs Machine", très "Ballad of Cable Hogue". Pepo Marquez ne reniant pas ses origines madrilènes, deux titres sont en espagnol, dont la reprise de "La Leyenda del Tiempo", avec un texte signé Federico Garcia Lorca. Toujours une preuve d’honnêteté et d’intégrité. "De Costa a Costa", tout en orgue et guitare tranquilles, est hautement recommandée.

Un des morceaux est intitulé "City Lights". J’ai toujours trouvé que cette expression était une des plus belles du monde, pour toute la part de rêve qu’elle soulève. Des rêves de nuit, de monde urbain, de perte et de rédemption. Un monde moderne. The Secret Society en fait une fresque de 12 minutes, en deux parties, un blues urbain comme je les aime. Avec les ombres de Ian Curtis et d’Iggy Pop (le "Passenger" originel). Epique et magnifique.

Un conseil toutefois : ne mettez pas cet album sur la platine avant 23 heures. C’est à ce moment-là, lorsque tout se calme et que les "choses paraissent plus grandes", que cet album dévoile toute sa puissance. Vespéral.

Frédéric Antona

Moving UNits
Night Makes Things Look Bigger
Fight Fire With Fire
Man vs Machines
Sad Boys Dance !!
De Costa a Costa
Passenger
My Relation With Above
La Leyenda Del Tiempo
City Lights I
City Lights II
Old Wooden Creaking Floor

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