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Disques

The White Birch – Come up for Air

THE WHITE BIRCH – Come Up For Air
(Glitterhouse / Differ-Ant) [site] – acheter ce disque

THE WHITE BIRCH - Come Up For AirLa musique des Norvégiens de The White Birch est de celles que l’on pourrait, les oreilles saturées de riffs et de bleeps, ne pas vraiment entendre. Pis, de celles que l’on pourrait, à la faveur d’une certaine ressemblance avec des formations plus en vue, confondre et méconnaître : un peu comme Elbow, The White Birch gagne à être écouté pour lui-même, sur la durée et dans le détail, ce qui permet d’effacer assez vite les inévitables références à Chris Martin ou Perry Blake (Ola Fløttum, chanteur du groupe, ayant l’aisance vocale lui permettant d’atteindre les aigus de l’un et les graves de l’autre, parfois jusque dans un troublant mimétisme).
Assez vite aussi, et malgré un morceau d’ouverture bancal, dont l’instrumentation renvoie de nouveau à Coldplay (le piano en balance rythmique, par exemple), le groupe fait tomber les a priori, et creuse son sillon. Moins pop-rock que son prédécesseur, "Star Is just a Sun", moins désolé que l’album solo de Fløttum, "These Days are Hard to Ignore", "Come up for Air" dispose des compositions en équilibre incertain, suspend et étire les sons, avance sur le terrain d’une raréfaction des indices et d’une précision des intentions, sur lequel on ne voit guère que Mark Hollis pour les devancer encore. Chœurs rythmiques et discrets, dialogue guitare-piano, subtilités des claviers, le trio hisse très vite son niveau au plus haut ("Your Spain"), s’amusant même à théoriser son geste ("Can you hear them? The quiet sounds that fill the years ?" sur "Silent Love").
Ola Fløttum dépasse encore ses modèles vocaux (Perry Blake sur "June" ou "The Astronaut", et Chris Martin sur "Stand Over Me", où sa voix – c’est con à dire – atteint les notes les plus pures qu’on ait entendues depuis longtemps). Enfin, le groupe a le goût de garder quelques perles pour achever son album : "We Are not the Ones", avec son joli surlignement de voix, et le rapport subtil de la guitare aux percussions, "The Astronaut", ballade en apesanteur, et le légèrement dramatique "New Kingdom" qui laisse éclater les qualités du groupe : un mélange de classe et de modestie, une instrumentation délicate où le jeu des scansions rythmiques et des mélodies laisse la musique respirer, ouvrant un espace d’attente et de désir pour l’auditeur. Bien joué.

David Larre

Seer Believer
Storm-Broken Tree
Your Spain
The White Birds
Silent Love
June
Stand Over Me
Small Hours
We Are not the Ones
New Kingdom

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