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Disques

True Swamp Neglect – Sleep function lost

TRUE SWAMP NEGLECT – Sleep Function Lost
(Superglider records)

TRUE SWAMP NEGLECT- Sleep Function LostLes True Swamp Neglect ont tout pour eux – et d’abord un nom fantastique. S’essayer à traduire cet exemplaire de cut-up est une mission totalement impossible, mais on peut d’ores et déjà leur décerner le titre de patronyme le plus réussi depuis Creedence Clearwater Revival (lequel avait soit dit en passant, brodé bien de ses chansons autour du thème du swamp, ce marécage vierge auréolé de mythologie) – même si, pour le coup, la musique des True swamp (j’aime bien les appeler comme ça) n’a absolument rien à voir avec celle de CCR.
Ce qui ne l’empêche pas d’être furieusement passionnante. On peut discerner grossièrement deux tendances majoritaires chez les True swamp : l’une est plutôt pop, mais à la sauce Pavement, c’est-à-dire bien déconstruite, avec une voix de slacker, des mélodies qui partent en free-style et atterrissent miraculeusement debout, et des guitares qui traversent des orages de distorsion sans finalement trop chanceler. Que des réussites. L’autre est plus psychedelico-hypnotique, lignes vocales répétées à l’infini, bruitages et complaintes sur un fil – il faut imaginer un Beta Band en pleine cure de désintoxication ou alors (horresco referens !) des Dandy Warhols qui auraient décidé de devenir légers. Le télescopage donne évidemment des résultats savoureux – par exemple "Foam strut" fait se rencontrer dans sa première partie un riff de boogie sudiste totalement borné avec des bleeps, pour s’achever sur une partie de theremin cristalline et délicate ; dans "the heavy music", leur morceau de bravoure, c’est un interlude hip hop qui vient aérer au bout de six minutes un morceau par ailleurs mélodiquement imparable. Du coup, on est ravi que les True swamp se soient bien amusés pour accoucher de ce disque (c’est en tout cas l’impression qui se dégage de ces tripatouillages soniques) dans la mesure où le plaisir de l’auditeur apparaît largement proportionnel à celui des musiciens. Assez bêtement, j’ai laissé traîner ce disque des semaines sur une étagère (il faut dire que la pochette est farouchement laide mais comme disait l’autre "you can’t judge a book by looking at its cover"), ce qui ne fait qu’attiser mes regrets de ne pas avoir plongé plus vite. Ne faites pas comme moi, précipitez-vous.

Jean-Christophe

Dear fingerprint
Son of shake
Bish fang
Foam strut
Umbrella weather
Victory cigarettes
The shield
Umbrella weather again
The heavy music
Year of the chimp
Sleep function lost

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