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Disques

Zak Laughed – Love Is in the Carpet

Zak Laughed - Love Is in the Carpet

Les jeunes artistes ont décidément le vent en poupe  : un album fait à seulement 17 ans, cela a tout de même de quoi laisser présager du meilleur ou du pire. Alors, qu’en est-il ? Malgré des débuts précoces à seulement 14 ans, après 2 albums en 2007 et 2008, il faut reconnaître que Zak Laughed n’avait pas réellement atteint la maîtrise d’un The Coral pour son âge et semblait davantage faire figure de phénomène populaire plutôt que de petit surdoué (pour s’en convaincre, il suffit d’écouter sa reprise un peu niaise de  »The End Has No End » des Strokes pour son premier EP édité chez Rough Trade il y a 2 ans). Pour son deuxième album sous label, le jeune chanteur de Clermont-Ferrand signe une composition plus mature, une folk désabusée ornée de guitare blues crasseuse même si sa voix de poupon peine à donner de la crédibilité à ses univers emplis de nostalgie. L’arrangement sobre des morceaux, qui oscillent entre punk-rock ( »Voiceless Declaration »), pop-rock façon Elliott Smith ( »The Clothes Make The Man »), font tout de même leur effet alors que la guitare se dilue lentement dans une disto attachante ( »Backache Blues » et son ambiance retro surf guitar).

    Après plusieurs écoutes, le recul nous fait néanmoins déchanter, en raison de la voix trop inégale du jeune chanteur qui peine à s’intégrer aux mélodies pourtant entraînantes, soit par un manque de conviction dans l’interprétation ( »Unknown Meaning ») soit simplement par un manque de justesse dans le chant ( »Lucky Random »,  »Backache Blues »). C’est peut-être avec un trop plein d’ambition que Zak Laughed a tenu à inaugurer un album alors que les chansons efficaces se comptent sur les doigts d’un EP ( »Dear Girl », où le chanteur semble enfin y mettre de son vécu), tandis que la lassitude nous gagne. « Love Is In The Carpet » n’est pas un mauvais album mais peine par un cruel manque de finition. Il constitue la preuve que la musique reste autant une affaire de maîtrise que de maturation et c’est cette alchimie qui en détermine la grandeur. Non M. Laughed, l’habit ne fait pas le moine.

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