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Disques

Saycet – Mirage

Saycet - Mirage

Si chaque étape prend du temps à Pierre Lefeuvre, c’est sans doute à ce prix que son projet Saycet se dote d’une discographie irréprochable. Le point d’équilibre est sans cesse plus difficile à atteindre, celui d’une pop atmosphérique, qui flirte avec les ambiances de la musique électronique mais garde toujours une forme dense. Pas la moindre surprise pour un “Mirage”, vous en conviendrez.

Toujours entouré de Phoene Somsavath au chant sur quelques titres, mais aussi de Yan Wagner sur un morceau et osant s’aventurer lui-même au chant, Pierre Lefeuvre n’est donc pas seul. Mais c’est bien lui qui porte cette vision, cette ampleur qui surgit par instants, brisant le carcan de délicatesse que certains morceaux instaurent. Le disque semble fonctionner par alternance d’atmosphères : “Ayrton Senna” ouvre la route pour “Mirages”, “Quiet Days” brille de mille éclats avec ses nappes de claviers et un chant aérien quand “Cité radieuse” évoque la tornade, auquel succède alors le calme de “Kakanaskis”, porté par le chant tout en effleurements de Phoene Somsavath et ces claviers généreux, qui semblent se démultiplier à l’envi. “Northern Lights”, au piano central, constitue un moment fort du disque, à l’instar de “Half Awake”, dont la noirceur amenée par la voix profonde de Yan Wagner est avec délicatesse équilibrée par la richesse de la mélodie et les trouées de soleil qu’amène une fois de plus Phoene Somsavath. Pour emblématique que ce titre soit, il n’occulte en rien la beauté de ces dix titres, à la générosité jamais démentie, à la forme jamais complaisante, à la puissance émotionnelle toujours juste. Il est des hallucinations qu’il est terriblement agréable d’éprouver, et ce “Mirage” en est une.

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