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Sophia – Interview


On n’imagine pas forcément tout de suite le leader de Sophia comme quelqu’un de particulièrement facile d’accès. Il faut pourtant laisser tomber assez vite ses craintes au moment de rencontrer Robin Proper-Sheppard. Bavard, avenant et volubile, le monsieur commence d’ailleurs l’interview lui-même, répondant aux questions avant qu’on ne les pose, entraîné par son propre bagout… et n’y répondant plus forcément lorsqu’elles sont posées.

Sophia - Robin Proper-Sheppard

Qu’est-ce qui, de la douceur ou de la violence, caractérise le mieux la musique de Sophia ?
C’est une musique assez extrême en un sens. Tout le monde dit ça de sa propre musique, mais ce que je fais est très personnel. Ce que vous entendez dans ma musique correspond vraiment à ce que je vis, à ce qui me touche. Il n’y a rien de plus honnête. Il peut y avoir de la colère, de la tristesse dans ce que j’écris, mais le fondement reste profondément humain, ancré dans ma personnalité. Même dans la chanson d’amour la plus hargneuse que j’ai écrite, il reste de l’incertitude, des doutes. Je ne prétends pas comprendre absolument la façon dont les choses sont censées être. Je peux exactement associer mes disques à des périodes très précises de ma vie. Quand ma mère est morte… je suis passé par un moment très particulier. Entre « Infinite Circle » et « People are Like Seasons« , énormément de choses ont changé. Beaucoup de problèmes très personnels et très profonds ont été résolus entre ces deux albums. Je ne suis plus devenu aussi centré sur moi-même. Je n’ai pas du tout essayé de faire quelque chose de nouveau pour les deux derniers albums, c’est juste la façon dont les choses se sont passées. Mes préoccupations ont vraiment changé d’objet. Je pense que « Technology Won’t Save Us » ressemble à peu près à ce que « People are Like Seasons » aurait été s’ils avaient été inversés chronologiquement, mises à part une ou deux chansons, comme « Lost ». J’ai expérimenté un peu plus avec ce dernier disque. Je pense que « People are like Seasons » a un léger goût d’inachevé. Les chansons sont là, mais la production n’est pas exactement ce que je souhaitais. Le marketing en a fait quelque chose de plus important qu’il ne l’était vraiment. Si je le refaisais, je le ferais un peu plus direct.

Ce n’était pas réellement dans vos intentions d’écrire des chansons plus accrocheuses ces dernières années ?
Non, pas du tout. Tu connais Arab Strap ? Malcolm Middleton est un très bon ami à moi. On était en tournée ensemble il y a quelques années et il avait une copie de « Infinite Circle ». Et il me faisait remarquer que c’était des chansons très pop en fait, même si elles sont très lentes et assez longues. C’est vrai qu’elles sont assez sombres et n’apparaissent pas du coup comme étant des chansons pop. Mais je ne pense pas que ce soit nouveau pour moi d’écrire des chansons de cette façon-là. C’est un processus naturel. C’est très triste parce que je deviens de plus en plus vieux et j’écris des chansons de plus en plus pop… Mais c’est la façon dont sont les choses (rires)…

A ce sujet, comment vous avez réagi au succès j’imagine inattendu de « Oh my Love » il y a deux ans ?
C’est drôle parce qu’en France et en Allemagne c’était un vrai succès. En Belgique aussi mais ils ont toujours eu des fans de Sophia là-bas, je ne sais pas pourquoi. Mais en Angleterre ça n’a pas du tout été le cas par exemple. A vrai dire, je ne vends vraiment pas beaucoup d’albums. Je gagne vraiment peu d’argent. Mais je n’écris pas des chansons pour faire de l’argent. La situation dans laquelle je suis me convient pas mal. Et le jour où j’écrirai un tube, je pense que je m’y ferai aussi…

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