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Aesop Rock – Float

Aesop Rock - FloatAppleseed court mais intense (déjà un classique), le MC et producteur de Boston revient sur Mush Records, un véritable label cette fois, précédé d’une rumeur très favorable. Signe de son inspiration et de son assurance, c’est sous format double-vinyle, soit un CD long de 20 titres, que se présente Float. Et comme pour illustrer sa notoriété croissante, Aesop y étend ses collaborations : Dose One, encore de la partie, y est rejoint par Slug, et par Vast Air de Cannibal Ox.

Le son, évidemment, se révèle à la mesure de la grande œuvre annoncée et des paroles adroites et littéraires du MC. Toujours produit par Blockhead, par Omega et par le rappeur lui-même, Float étend le spectre musical d’Aesop. Moins squelettiques, plus variés, ses titres y gagnent en ampleur et en accessibilité, à l’image de « Commencement at the Obedience Academy », plus habillé que l’original autrefois disponible gratuitement en MP3, un saxophone se chargeant de lui donner du coffre. Deuxième plage de l’album, il est le premier sommet d’une longue série de titres remarquables : « Oxygen », magnifique titre façon BO ; le lent « Basic Cable » (une brillante critique de la télévision) ; un « Spare a Match » plein de suspense ; le réellement transcendant « How to be a Carpenter » ; « Attention Span », titre d’anthologie, toutes trompettes et grosse basse dehors, en compagnie de Vast ; « Dawsbridge » avec Dose, digne successeur du « Odessa » de Appleseed.

Long, riche et fidèle à ses promesses, Float développe les idées du très dense Appleseed, même si la longueur du disque relativise ces progrès et en fait un album un brin au-dessous de ce génial prédécesseur, même si un légitime souci de diversité musicale engendre quelques incongruités (les intermèdes de Blockhead, les chinoiseries de « Garbage », l’harmonica country & western d’un « I’ll be OK » sauvé par Slug du mauvais goût). Qu’importe, Aesop Rock prouve encore qu’il est un MC (et producteur, quand il s’y met) de très haut niveau, riche d’une discographie exceptionnelle dont bien des rappeurs institués ne peuvent même pas se vanter. Aesop Rock, rappeur de l’année 1998, 1999, 2000, 2001, etc·

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