BERTRAND BELIN – Hypernuit
(Cinq 7 / Wagram) [site] – acheter ce disque
Subtile et éclairant. "Hypernuit", titre maniéré, bashunguien vient ouvrir cette rentrée musicale de bien belle manière. Avec déjà deux albums au compteur, Bertrand Belin nous enchante grâce à des chansons hors-cadre. "Y’en a t-il" introduit élégamment l’album. Sorte de "The Partisan" franchouillard mais tout aussi merveilleux, avec voix féminine et arpèges emmêlés du plus bel effet, fenêtre entrouverte à toutes les interprétations. Cela sera d’ailleurs la marque de fabrique de ce disque. Un disque ouvert à tous les vents, écrit au gré de la musique. "Cette fois-ci, les textes n’ont pas été écrits, ne sont pas passés par le papier pour ne pas organiser la phrase". Cette écriture automatique a produit de beaux effets, comme ces jeux absurdes, universels, de la plus haute importance qui nous font dire "avant le soir je t’aurais touché la main" ou "des promesses à tenir avant la forêt"
Très vite, la voix du Monsieur réchauffe, réconforte par sa rondeur. "Hypernuit", nuit parfaite, dégagée, pleine de rêve. Qu’importe si elle est tragique, si l’on rencontre Jean-Baptiste Grenouille de Süskind rodant près d’une bâtisse ou tout autre monstre sorti de l’imaginaire de notre homme. Au fil de ces méandres, on y croisera par-là, la voix fainéante de Charlélie Couture, ici la guitare d’un Mathieu Boogaerts mais toujours cette singularité dans l’écriture, sensible et éloignée de tout réalisme. Ainsi, "Neige au soleil" ou "Ne sois plus mon frère" compositions aux humeurs extrêmes, réchauffera nos cœurs avant de nous carrer froidement dans nos divans. Si Belin n’est pas disque d’or demain, je meurs lundi.
Benoit Crevits
Y’en a-t-il
Hypernuit
Tout a changé
Avant les forêts
Neige au soleil
Ne sois plus mon frère
Vertige horizontal
Long lundi
Nord de tout
Ta peau
La chaleur