Loading...
Disques

Crash Collect – Smolder

CRASH COLLECT – Smolder
(Autoproduit) [site]

CRASH COLLECT - SmolderOn peut dire qu’en à peine 8 mois, le duo d’Elle Lefant n’aura pas perdu son temps. Après un premier EP mémorable (« Pulse« ), la formation new-yorkaise s’est rebaptisée Crash Collect et a tenu à changer sa manière de distribuer sa musique. Au programme, une ébauche d’EP dont les titres viendront progressivement se rajouter avec le temps (par l’intermédiaire de leur blog), signe que le groupe se montre des plus productifs. Si l’écoute de leur nouvel opus dénote une sensible évolution (sonorités à la fois plus électroniques et plus sombres, comme le laissait présager les 2 derniers morceaux, ajoutés tardivement sur le précédent EP), on éprouve le même sentiment positif de découverte d’un duo qui n’a pas encore atteint sa maturité musicale mais qui en prend la voie, par un partage régulier de ses péripéties musicales.

Cependant, je crois qu’il s’avère nécessaire de ne pas prendre en compte ce qui a précédé les récents évènements. On n’avorte pas d’un projet aussi jeune sans une intention de s’aventurer ailleurs et de se créer une image totalement différente. Ce qui frappe lors de la première écoute, c’est le choix de dépouiller encore plus la musique qu’auparavant, de séparer autant les instruments les uns des autres mais surtout, de donner à la voix un timbre fantomatique ( »None But One » et son chant de cathédrale flottant au dessus du vide). En vérité, la texture même des morceaux évoque grandement la musique de jeux vidéos, du très récent ( »Feverish », qui évoque le travail de Magnus Birgersosson pour le jeu Mirror’s Edge) au plus ancien (Le riff électronique de  »Move » dont la couleur évoque immédiatement la musique de Kenji Yamamoto sur Super Metroid ;  »None But One » et sa mélodie atmosphérique inversée qui fait écho à la musique de Jean-François Freitas pour Another World). Le groupe s’imprègne, s’inspire, adapte avec une aisance remarquable. Autant les morceaux sont épurés un maximum, autant leur structure est immédiatement saisissable et sonnent comme d’excellent singles, comme le groupe nous y habitués depuis ses débuts (le très dansant  »Stonecold »). En plus des 4 titres originaux, le duo a récemment mis en ligne une reprise du  »Dancing On My Own » de Robyn, dont la sonorité plus classique renoue avec les débuts (piano autour d’une voix chaleureuse). Nijae Draine, la chanteuse du groupe, a pour sa part partagé une création issue d’un nouveau projet parallèle ( »The Bang Bang Gang » d’un hypothétique projet solo, Rock Steady Baby), dont l’instrumental est le croisement de  »Stonecold » et de  »None But One », avec une légère pointe disco.

Au final, Crash Collect s’apparente à un véritable laboratoire musical auquel nous avons pleinement accès. Le groupe recherche, expérimente avec un souci de cohérence qui n’apparaîtra que tardivement.
À moins que tout ceci constitue les préparatifs d’un projet de plus grand envergure ? Qu’importe, nos deux New-Yorkais nous font partager leur passion de la musique avec un rare enthousiasme et cela n’a pas de prix.

Pierre Gourvès

Vous pouvez écouter et télécharger l’EP sur le Bandcamp du groupe.

Move
None But One
Stone Cold
Feverish

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *