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Disques

David Byrne – Lead Us Not Into Temptation

DAVID BYRNE – Lead us not into temptation – Music for the film Young Adam
(Thrill Jockey / Discograph)

DAVID BYRNE - Lead us not into temptation - Music for the film Young AdamEn 2001, "Look into the Eyeball" avait sonné comme un retour en grâce. David Byrne, après une bonne quinzaine d’années passées à expérimenter des formes musicales plus ou moins heureuses depuis la fin des Talking Heads, retrouvait là un sens raffiné de la formule pop, une élégance espiègle, une ironie sertie dans un écrin de soie exotique. Loin d’être parfait ou franchement aventureux, le disque assumait un goût renouvelé pour les mélodies et le chant. Le nouvel album confirme ce regain de créativité, dans un registre fort éloigné, déjà approché pourtant en compagnie de Ryuichi Sakamoto et Cong Su sur la BO du "Dernier Empereur". "Lead us not into Temptation", c’est donc tout d’abord la musique, essentiellement instrumentale, du film "Young Adam", adapté d’un roman d’Alexander Trocchi qui explore la vie et la psyché trouble d’un jeune passeur (incarné à l’écran par Ewan MacGregor), sur une barge reliant Glasgow à Édimbourg. C’est aussi un travail collectif purement écossais qui a rassemblé sous la baguette du maestro Byrne la fine fleur de l’avant-garde pop-rock (avec des musiciens de Mogwai, Belle & Sebastian, The Delgados ou Appendix Out). C’est enfin un beau disque crépusculaire et sinueux, qui croise un formalisme classique épuré (piano mélancolique, cordes caressantes) avec les reliefs d’une expérimentation bruitiste (samples, guitares) dans la plus grande simplicité d’effets. Pas de violons tire-larmes, pas de stridences anxiogènes, pas de rythmiques extravagantes, hormis un morceau emprunté à Charlie Mingus ("Haitian fight song"). Dans ses meilleurs moments, ce disque semble faire se rencontrer, la douceur en plus, la démesure en moins, les visions de Gorecki et de Godspeed You Black Emperor ( "Sex on the Docks", "The Lodger"). Sa nonchalance, son atmosphère enveloppante, ses moments d’apesanteur provoquent une sorte de torpeur hypnotique chez l’auditeur, pris dans le trouble d’une émotion aux contours indéfinis. Moins dramatique et plus variée que la partition des Tinderticks pour "Trouble everyday", assurément plus aboutie et subtile que le récent score de Yann Tiersen pour "Goodbye Lenin !", cette musique apparaît comme une sobre et convaincante réussite du genre.

David

Body in a river
Mnemonic discordance
Seaside smokes
Canal life
Locks & barges
Haitian fight song
Sex on the docks
Inexorable
Warm sheets
Dirty hair
Bastard
The lodger
Ineluctable
Speechless
The great western road

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