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Disques

Dayna Kurtz – Another Black Feather

DAYNA KURTZ – Another Black Feather
(Munich Records / Nocturne) [site] – acheter ce disque

DAYNA KURTZ - Another Black Feather Le country-blues, a priori, un style que je n’affectionne pas particulièrement. Il ne m’aura pourtant pas fallu longtemps pour m’intéresser de près au présent objet. N’y allons pas par quatre chemins, Dayna Kurtz est une immense artiste qui, à elle seule, vaut la peine de prêter une oreille plus attentive au genre. Sa voix profonde et chaude ne peut qu’interpeller l’auditeur, aussi hermétique soit-il. Quand Dayna Kurtz chante, une telle aura se dégage du personnage que seul un silence d’église peut s’installer, comme une sorte d’hymne à son talent charismatique. Je vous parle ici d’un disque, j’ose à peine imaginer la sensation face à l’artiste en concert, parce que c’est quand même bien ça son créneau. De par l’image vieillotte qu’on colle à l’Americana et vu l’envergure de la chanteuse, on pourrait croire qu’elle en est à son dixième disque. Et bien non, "Another Black Feather" n’est que le troisième opus de Dayna Kurtz qui a passé nettement plus de temps sur les routes qu’en studio. Pour la petite histoire, elle se compare d’ailleurs à "un chien errant" tellement elle a parcouru la route ces dix dernières années, tantôt en soutien d’artistes tels que le défunt Chris Whitley ou encore Richard Buckner, mais aussi, en première partie d’artistes comme Rufus Wainwright et Antony and the Johnsons, pour ne citer qu’eux. Mais, après la tournée, voici que vient l’heure de l’écriture du successeur de "Beautiful Yesterday", si bien accueilli par la critique que l’enjeu n’en était que plus grand.
Fraîchement mariée et plutôt heureuse, la chanteuse, l’humeur trop au beau fixe, n’a pas la tâche facilitée par ce climat peu propice à l’inspiration de son répertoire plutôt blues. Mais, il en faut plus pour déstabiliser notre aventurière qui, ni une ni deux, fait ses baluchons pour s’exiler pendant deux semaines dans une cabane du désert d’Arizona, sans électricité ni eau courante. Aucun accessoire superflu, personne à l’horizon, juste un lit, une table, une chaise, un pichet d’eau, le calme et surtout, elle plus que jamais. C’est dans ce cadre aussi dépouillé qu’approprié au voyage introspectif que Dayna Kurtz a créé ces perles musicales. Elle nous invite à rejoindre, le temps d’un disque, ces moments qui ont dû être magiques. Au classique folk-blues viennent subtilement se mêler, tantôt des atmosphères jazzy "All Over Again", mais aussi de surprenantes ambiances juives arrosées d’un festival de cuivres, comme sur le magnifique et engagé "It’s The Day Of Atonement, 2001". Je pourrais encore écrire de longues lignes sur le sujet mais comme le dit si bien l’adage, c’est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins. Je m’en vais donc troquer quelques beaux verbes contre de jolis morceaux, musicaux j’entends. Bon appétit.

David Vertessen

A lire également :
La chronique de "Beautiful Yesterday"
La chronique de "Soft Dangerous Shores" de Chris Whitley
La chronique de "Dents And Shells" de Richard Buckner

From the Bottom Up
Nola
Venezuela
Another Black Feather
Banks of the Edisto
It’s the Day of Atonement, 2001
Showdown
Right for Me
All Over Again
Hope She’ll Be Happier
The Miracle

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