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Disques

Fujiya & Miyagi – Lightbulbs

FUJIYA & MIYAGI – Lightbulbs
(Grönland / PIAS) [site] – acheter ce disque

FUJIYA & MIYAGI - LightbulbsIl y a des groupes qui produisent beaucoup, sans trop de soucier du fait que le résultat soit parfois inégal. Et puis il y en a d’autres qui, perfectionnistes, préfèrent la qualité et la quantité, quitte à sortir moins de disques. Les Anglais de Fujiya & Miyagi appartiennent de toute évidence à la deuxième catégorie. Deux ans après "Transparent Things", compilation de singles qui connut des tracklistings et pochettes différents au fil des éditions (pour la Grande-Bretagne, le Japon, le reste de l’Europe…), les voici de retour avec "Lightbulbs", un album de moins de 36 minutes, où chaque beat, chaque mot semblent pesés au trébuchet. Pour tout dire, on n’en attendait pas moins de fans de krautrock signés sur un label allemand.

A l’époque du disque précédent, les motifs circulaires dont ils ornaient la pochette nous faisaient craindre que Fujiya & Miyagi ne finissent par tourner en rond. En intitulant le nouveau "Ampoules" et en recourant de nouveau à la figure du cercle, ils tendent un peu la perche. Et de fait, une écoute distraite peut laisser penser que leur style n’a pas beaucoup évolué, comme s’il était déjà en boucle(s). Style que l’hebdomadaire culturel new-yorkais "Village Voice" résumait il y a peu en une formule lapidaire : "a cold, mildly danceable shrug about dishwashers and encyclopedias and stuff" (mot à mot, "un haussement d’épaules froid et modérément dansable, à propos de lave-vaisselle, d’encyclopédies et de ce genre de choses").

Mais, outre que ce nouveau disque affine leur formule plutôt que de la reproduire paresseusement (on note quelques morceaux plus lents, presque planants, un son plus sec et dépouillé, une utilisation plus rythmique de la voix et une intégration plus intelligente qu’ailleurs de gimmicks eighties), c’est justement cette tendance à frôler l’insignifiant sans jamais y tomber qu’on aime chez eux. Depuis leur nom jusqu’aux titres de leurs morceaux, Fujiya & Miyagi représentent l’incarnation absolue d’un esprit "deadpan", pince-sans-rire, avec un sens de la formule proprement génial. "If today is the same as yesterday, tomorrow is the same as today", chante (ou plutôt parle) David Best sur le morceau-titre de l’album. Une façon très anglaise d’observer la banalité du quotidien, dont Robert Smith de Cure était le chantre quand il était encore maigre (cf. "10.15 Saturday Night" et son robinet qui goutte, goutte, goutte, goutte…). Chez les Brightoniens, cependant, le minimalisme est plus amusé qu’angoissé. Pour l’instant, on ne s’en lasse pas.

Vincent Arquillière

A lire également, sur Fujiya & Miyagi :
la chronique de « Transparent Things » (2007)

Knickerbocker
Uh
Pickpocket
Goosebumps
Rook to Queen’s Pawn Six
Sore Thumb
Dishwasher
Pterodactyls
Pussyfooting
Lightbulbs
Hundreds & Thousands

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