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Disques

Guided By Voices – Earthquake glue

GUIDED BY VOICES – Earthquake glue
(Matador / Beggars)

GUIDED BY VOICES - Earthquake glueIl y a une blague qui circule sur Guided by voices : un jour où deux critiques américains devisaient sur le groupe, l’un d’eux finit par affirmer péremptoirement qu’il s’agissait probablement du meilleur groupe de l’Univers. Et l’autre de répondre : "Possible, dommage juste qu’il ne s’agisse pas de notre Univers".
Le groupe de Robert Pollard est en effet un curieux objet de la galaxie pop, issu directement de la nébuleuse lo-fi mais également héritier dans une large mesure, en bon slackers du MidWest, des stégosaures du hard-rock des 70’s comme Cheap Trick ou Aerosmith (le groupe cite aussi les Who mais faudrait quand même pas exagérer). D’où le sentiment de gène qui étreint régulièrement le fan de pop devant les albums de GBV, et en particulier ce chant à tendance déclamatoire, ces guitares rôties à la chaise électrique et ce sens mélodique qui rappelle parfois par sa légèreté un défilé de l’armée nord-coréenne. De ce point de vue, cet énième arrivage annuel du crew à géométrie variable de Robert Pollard reprend les choses exactement où "Universal truth and cycles", livraison 2002, les avait laissées – et il est probable qu’on ait pu dire pareil du précédent, et ainsi de suite.
On pourra reconnaître à l’unique compositeur et leader du groupe une sélectivité plus affirmée puisque "Earthquake glue" ne compte que 15 titres, au lieu de la grosse vingtaine habituelle et que la plupart des chansons sont finalisées (là, c’est carrément la révolution). Ces réserves faites, quand il veut bien s’en donner la peine, l’ex-prof Pollard peut se muer en compositeur fulgurant, comme en témoigne le titre d’ouverture "My kind of soldier" (du Grandaddy en plus lourd et plus inspiré) et les deux-trois titres qui forment l’ossature centrale du disque : "Useless inventions" (idiot mais efficace) ou "The best of Jill Hives" (totalement crétin et addictif en même temps). Pas sûr que cela suffise à faire un vrai bon disque (ni même une chronique) mais largement suffisant pour complaire à des fans à l’indulgence toujours un peu coupable devant le remplissage légèrement cossard que constitue le reste de l’album.

JC

My kind of soldier
My son, my secretary and my country
I’ll replace you with machines
She goes off at night
Beat your wings
Useless inventions
Dirty water
The best of Jill Hives
Dead cloud
Mix up the satellite
The main street wizards
A trophy mule in particular
Apology in advance
Secret star
Of mites and men

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