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Disques

Lou Reed – Coney Island Baby (1976)

Lou Reed - Coney Island Baby

“Coney Island Baby” est sans doute l’un des albums les moins bâclés et/ou soporifiques sortis par Lou Reed entre “Berlin” et “New York”. Ce n’est pas pour autant un chef-d’œuvre, mais la proportion de fonds de tiroir y est acceptable, et le disque est beaucoup plus plaisant à écouter que les deux autres publiés par son auteur en 1975 (“Lou Reed Live” et “Metal Machine Music”, 100 % amphètes). Bien que plongé jusqu’au cou dans des problèmes légaux et financiers, Lou Reed signe un album plutôt léger, joué par des musiciens anonymes mais compétents (le son semble annoncer les premiers Dire Straits) et chanté avec conviction. L’homme est amoureux (du transsexuel Rachel) et ça s’entend, même si certaines odes à l’élu(e) de son cœur sont en fait de simples ravalements de titres plus anciens (“She’s My Best Friend”, dont on peut préférer la version Velvet, plus primesautière). “Kicks”, morceau presque parlé sur fond jazzy, nous met pendant six minutes dans la tête d’un tueur (“When the blood comma’ down his neck…/Don’t you know it was better than sex, now, now, now/It was way better than getting mean/’cause it was, the final thing to do, now”.) Quelques années plus tard, le rock industriel ira beaucoup plus loin, mais le morceau, à défaut d’être particulièrement effrayant, est remarquable par la façon dont Lou scande les mots (“Kickkkkssss”), un peu comme un poète beat. Les deux meilleurs moments du disque sont sans doute le très détendu et même drôle “A Gift”, et le morceau-titre qui déroule des souvenirs d’enfance (“Barbara” de Mendelson pourrait en être l’équivalent français) dans un lointain hommage au doo-wop qui a bercé l’enfance en question. Allez, soyons généreux : cet album est un petit classique.

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