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Magic Kids – Memphis

MAGIC KIDS – Memphis
(True Panther Sounds / Beggars) [site] – acheter ce disque

MAGIC KIDS - MemphisUn des pouvoirs magiques de la pop musique est sans conteste sa capacité à éradiquer les frontières et à réduire l’espace-temps, pour nous immerger dans un monde imaginaire où la jeunesse éternelle est reine. Ce monde, dans l’esprit roudoudou des Magic Kids, a finalement très peu à voir avec Memphis, titre de cet opus inaugural et ville d’origine du groupe, mais bien davantage avec la Californie dorée, ses saveurs estivales et ses bluettes adolescentes.

En 2009, un seul titre imbibé de naïveté pure (« Hey Boy ») avait suffi à ces jouvenceaux pour emporter les cœurs doudous et en faire les heureux suiveurs d’une voie sillonnée par le grand frère et camarade de label Girls. Derniers rejetons d’une famille qui n’en finit plus de grandir (avec les cousins de Smith Westerns), ces natifs du Tennessee ont, pour la plupart, aiguisé leurs instruments au sein de la formation-éclair The Barbaras, dans laquelle se trouve la matière première de Memphis. De ces premiers pas garage-pop, le leader Bennett Foster et ses sbires ont progressivement cimenté leurs compositions avec du miel, érigeant une véritable pièce montée de cordes soyeuses, de cuivres claironnants, de chœurs enchantés et de vibrantes percussions. Jouant volontairement avec les limites de la niaiserie (le sirupeux « Hideout »), Magic Kids déroule en onze joyeusetés un tapis de sucreries multicolores. Et autant dire que ça cavale dans tous les sens, entre les douceurs parfumées aux saveurs mélodiques d’un Van Dyke Parks ou d’un Brian Wilson (« Phone », « Candy ») et les embardées furieusement spectoriennes (« Superball », « Hey Boy »), en passant par les exaltations délicieusement mélancoliques façon Dent May (« Summer »). La grande force de ces gentils garnements est l’entrain terriblement contagieux qu’ils offrent à leurs chansons, comme s’ils devaient mourir demain. En effet, personne n’échappe à cet enthousiasme débridé. En témoigne « Skateland », qui prend Elliott Smith par la main pour l’inviter à faire la course. Ou bien le tube power pop « Little Red Radio », qui surfe sur les mêmes rouleaux mélodiques que The Tyde. Ce flot de bonnes vibrations généreusement bariolées aurait aisément de quoi écœurer si le groupe n’avait su faire preuve d’une grande maîtrise pour contenir l’ensemble dans un moule parfaitement limpide. En à peine trente minutes, Magic Kids propulse l’auditeur dans l’âge insouciant de la pop, celui qui ne s’éteindra jamais. En somme, Memphis est une fontaine de jouvence en même temps qu’un cri d’innocence beuglé à la tronche du temps qui passe. Vu comme ça, nous sommes tous des magic kids.

Sébastien Jenvrin

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Phone
Candy
Hideout
Summer
Hey Boy
Good to Be
Skateland
Sailing
Little Red Radio
Cry With Me Baby

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