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Disques

Mansfield.TYA – ReNYX

Mansfield.TYA - ReNYX

Le casting de l’équipe de relecteurs de « NYX » est déjà très alléchant : de la famille musicale proche (Tender Forever, Half Asleep) à la witch-pop d’Unison, de la dream-pop de Saycet aux copains de labels (Shannon Wright, Oren de Elysian Fields), l’ensemble est extrêmement cohérent. Chacun met son empreinte sur des chansons dont les textes et l’univers pouvaient sembler trop marqués pour être ainsi manipulés. Ce qui marque d’abord, c’est le choix des chansons : si « Xoxo », « Cerbère », « Au loin » ou « Cavaliers » ont eu droit à être triturés, des chansons sont restées sur le carreau : ainsi, « La Notte » ou « Des coups, des coeurs » n’ont pas inspiré les intervenants. Mais le répertoire de base plus le talent des participants engendre de très belles réussites : « Logic Coco », chanson douce-amère devient un vrai bulldozer sous les guitares saturées et les claviers grinçants d’Unison, donnant un résultat terriblement malsain et réussi, quand « Cerbère » revu par la belge Half Asleep se transforme en une complainte décharnée, alors que « Cavaliers » devient un titre tout en rythme, mais bizarrement hurlé à la mort par La Chatte. Ce même titre est interprété à la sauce Tender Forever (mais en anglais, avec cette gouaille qui lui est propre), de façon gentiment alambiquée par Sieur et Dame (entre musique liturgique et un rythme de batterie qui n’augure rien de bon) ou encore dans une version somptueuse signée Françoiz Breut, qui surligne le caractère de conte sombre de la chanson. Au rang des réussites, il faut également ajouter le travail des Marquises (sur « Au loin »), celui d’Etienne Bonhomme sur « Animal » (sur un fil là encore), la version jazzy de « Xoxo » signée Oren Bloedow qui transporte la chanson en plein bar jazz lounge. Mais chaque titre témoigne d’une vraie appropriation, il n’y a aucun temps faible : il y a à chaque fois une volonté de transcender le morceau original, et si tout ne se vaut pas, la moyenne est haute, et le disque garde son intérêt sur la longueur (double album). « ReNYX » n’est donc ni un reniement, ni un renoncement : c’est bien au contraire l’oeuvre d’un groupe qui a su s’entourer, a développé une famille musicale avec laquelle les accointances mènent à des résultats aussi surprenants que brillants.

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