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Disques

Mark Lanegan Band – Bubblegum

MARK LANEGAN BAND – Bubblegum
(Beggars Banquet)

MARK LANEGAN BAND - BubblegumA force de l’avoir laissé se cacher derrière des groupes dont il illuminait par sa classe un répertoire parfois lourdement plombé, on avait fini par oublier que Mark Lanegan rassemblait régulièrement ses confessions de dérive dans de superbes album solos ("Whiskey for the Holy Ghost" en 1994 et à un moindre degré "Scraps at Midnight" en 1998) qu’on ne se lasse pas de passer, les soirs où le moral prend les teintes d’un ciel de fin novembre. "Bubblegum" ne fait pas exception à cette règle : pochette classieusement noire, voix de fond de larynx esquintée par deux décennies de Camel sans filtre et inspiration en provenance directe d’une existence qui paraît suffisamment sombre pour qu’on ne la souhaite à personne. Crédité à un groupe qu’on cherchera vainement tout au long de plages où les musiciens échangent leurs places ou leurs instruments, gorgé d’invités attendus (Josh Homme, Chris Goss) ou moins (PJ Harvey, jamais aussi bonne que sur les deux titres où elle vient pousser la vocalise, ou Izzy Stradlin et Duff McKagan, les Abbott et Costello de Guns’n Roses), "Bubblegum" n’en conserve pas moins l’homogénéité et le style de l’enfant d’Ellensburg, Washington, fait de ballades poisseuses et altières et de chansons plus rapides et plus primitives. La différence, c’est que Mark Lanegan, à l’approche d’une quarantaine où ses anciens condisciples tournent en rond ou achètent des pavillons de banlieue à Portland, parvient enfin à écrire un disque qui caresse l’excellence des modèles qu’il a toujours implicitement revendiqués – Neil Young, Tom Waits ou Jeffrey Lee Pierce. "When Your Number isn’t Up" ou "Come to Me" se hissent très haut dans la catégorie des complaintes torturées soutenues par une belle ligne de guitare (la seconde en particulier, avec la petite brune du Dorset, est un ravissement), tandis que "Hit the City" et "Head" emballent en moins de trois minutes chacune toute l’énergie saturée et chaotique que le punk-rock a pu incarner à une certaine époque (pas celle-ci, malheureusement). Le tout au service d’un organe vocal dont la profondeur et la grâce ne se sont jamais estompées. Boule de gomme, peut-être, mais longue en bouche.

Jean-Christophe

When Your Number isn’t Up
Hit the City
Wedding Dress
Methamphetamine Blues
One Hundred Days
Bombed
Strange Religion
Sideways in Reverse
Come to Me.
Like Little Willie John
Can’t Come Down
Morning Glory Wine
Head
Driving Death Valley Blues
Out of Nowhere

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