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Disques

My Brightest Diamond – Tear It Down

MY BRIGHTEST DIAMOND – Tear It Down
(Asthmatic Kitty / Differ-Ant) [site]

MY BRIGHTEST DIAMOND - Tear It DownCela faisait un moment que je n’avais plus entendu un album de remixes tellement convaincant et autonome. Peut-être même – si j’exagère un peu – depuis le Telegram de Björk. Et c’est en grande partie pour les mêmes raisons que ce genre d’album est tellement réussi. Certainement d’abord (soyons réalistes) parce qu’il arrive tout de suite après le début. On a moins de mal, en tant que remixeur, à s’approprier un univers musical qui est en train d’éclore : c’est souvent la vénération tétanisée pour "l’oeuvre" qui peut tout gâcher lorsqu’on tente de remixer les "géants" consacrés. Malheureusement la plupart des remixes faits d’après Depeche Mode, par exemple, sont assez plats. Et pourtant c’est toujours avec un minimum d’irrespect pour le modèle qu’on parvient à créer quelque chose de vraiment original. Dommage que la pop actuelle soit moins courageuse que la peinture contemporaine, qui n’hésite jamais à massacrer les images des maîtres. D’ailleurs, pour le public aussi il est plus facile de se séparer du thème original pour goûter des variations inouïes, dans le cas d’un début. D’où on peut tirer deux règles de base : plus l’artiste remixé est jeune et les remixeurs "méchants", plus le résultat promet d’être captivant. En tout cas, la sublime voix de Shara Worden ne fait que briller davantage dans ces nouveaux écrins, qu’ils soient electro ("Golden Star" par Alias et "We Were Sparkling" par Haruki) ou eighties-revival ("Freak Out" par Gold Chains), classieux ("Workshore" par Lusine et "Dissapear" par Stakka) ou carrément hypnotiques ("Dragonfly" par Murcof). Il y a aussi les minimalistes ("Magic Rabbit" par Alfred Brown et "Gone Away" par David Michael Stith), les trip-hop ("Something of en End" par David Keith et "Gone Away" par Strings of Consciousness) et les collages postmodernes ("Freak Out" encore, mais par Kenny Mitchell). Avec une présence quasi-constante des cordes, allusion aux compositions pour quartette de la même Shara W.
Tel quel, le disque a deux qualités principales et difficiles à réunir pour un album de remixes : il ose traverser un grand nombre de styles très différents sans jamais glisser dans le kitsch et il nous fait redécouvrir les morceaux de "Bring Me the Workhorse" comme si c’était pour la première fois, avec juste cette impression incitante de déjà-vu (déjà-entendu). Du coup, ça donne envie de réécouter les originaux, peut-être comme des remixes à rebours, obtenus par soustraction ("unmixes" ?).

Gabriel Marian

Alias – "Golden Star"
Lusine – "Workhorse"
Gold Chains – "Freak Out (Panique mix)"
Stakka – "Disappear"
Murcof – "Dragonfly"
Alfred Brown – "Magic Rabbit"
DJ Kenny Mitchell [ft. Nimnomadic] – "Freak Out (REWIND 93 REMIX)"
Haruki – "We Were Sparkling"
David Keith – "Something of an End"
David Michael Stith – "Gone Away"
Siamese Sisters – "The Good and the Bad Guy"
Strings of Consciousness – "Gone Away"
Cedar AV – "Disappear (Wheat to Whiskey mix)"

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