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Disques

Refree – Quitamedios

REFREE – Quitamedios
(Acuarela / Pop lane)

REFREE - QuitamediosÀ en croire ses dernières livraisons, Migala, Nacho Vega, Sr Chinarro ou encore Mus, le label madrilène Acuarela s’avère de mois en mois la plaque tournante incontournable de l’indie-pop espagnole. Vous faut-il une preuve supplémentaire ? Penchez-vous donc sur le dernier arrivage en date du label ibérique, "Quitamedios", ciselée d’une main experte par l’étrangement nommé Refree.
Sous ce pseudo énigmatique se cache en fait Raül Fernandez, jeune musicien ibérique aux multiples projets qui se consacre, le temps d’un album, à sa petite personne apparemment tourmentée. L’ambiance, du coup, s’avère assez peu joviale, mais nous réserve ici et là quelques lumineux instants.
En dix titres, Raül Fernandez réussit en effet le petit exploit de ne jamais se répéter tout en imprimant à l’ensemble une cohésion indéniable. Il faut dire que le jeune espagnol a su s’entourer de beau monde pour donner vie à ses petits voyages intérieurs. Françoise Breut, ambassadrice de choix, nous gratifie ainsi d’un "Ausiente" aérien, tandis qu’Abel Fernandez, chanteur habité de Migala, joue de sa voix caverneuse sur le sombre et délicieux "Feo Y Malo" (malgré quelques emprunts un peu trop marqués du côté de Nick Cave, décidément incontournable). Ajoutez à cet alléchant programme la participation du trompettiste barcelonais Raynald Colom et de son acolyte saxophoniste Llibert Fortuny sur le sublime et forcément jazzy "Quitamiedos", l’un des plus beaux titres de l’album, et vous aurez une idée assez juste de ce que notre bonhomme a à offrir : climats doux-amers où guitares sèches et orgues plaintives rivalisent de mélancolie, abîmes mélodiques où viennent se perdre les voix diaphanes de Raül et de ces prestigieux invités, tout est là pour créer une impression de spleen diffus aux brumes enchanteresses.
D’aucuns reprocheront sans doute à ce disque son caractère un tantinet trop fuyant, flirtant ça et là avec des atmosphères éthérées à deux doigts de l’inconsistance. On peut néanmoins saluer ce premier geste en forme de manifeste : Il faut effectivement du courage pour refuser aujourd’hui la surenchère sonique et les effets de manche et s’abandonner à ces ambiances spectrales à l’opacité parfois déconcertante. Cet album aurait d’ailleurs pu s’intituler "How to disappear completely", mais c’était paraît-il déjà pris.

Jan

Demonillo
Ausiente
Mejor Ahora
Feo Y Malo
Bolero Sin Querer
Cracovia
Quitamiedos
Susto O Muerte
Musel
Nadie Para Mar

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