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Disques

Ron Sexsmith – Carousel One

Ron Sexsmith - Carousel One

Vantant les mérites du deuxième album de Ron Sexsmith, publié en 1995, Elvis Costello évoquait un « chef d’œuvre modeste et élégant ». Nous pourrions en dire autant de chacun ou presque des disques de ce Canadien attendrissant. Vingt ans après cet essai magistral, le camarade n’a jamais dévié de sa trajectoire, continuant à usiner par wagons entiers des chansons pop essentielles, quand d’autres n’en produisent qu’une ou deux sur toute une carrière. Alors, pour distinguer cette quatorzième cuvée de celles qui l’ont précédée, c’est peut-être sur sa pochette qu’il faudrait s’attarder : pour la toute première fois, le chanteur y esquisse en effet un sourire. Faut-il y voir une tentative de se débarrasser enfin d’une réputation d’indécrottable mélancolique ? Rassurons-nous, s’il parvient à placer ici ou là un trait d’humour (« St. Bernard »), le Ron Sexsmith version 2015 n’a pas choisi de s’adonner aux joies du zouk endiablé ou autres rythmes chaloupés. Adepte d’un classicisme vivace, il reste cet auteur pop surdoué et indéfectible, profondément ancré dans un univers délicieusement anachronique. La mélodie limpide de « Sure as the Sky » donne ainsi dès le départ la tonalité d’un nouveau florilège de pop intemporelle. On a beau être au parfum depuis un bon moment, comment ne pas se sentir à nouveau désarmé devant pareil talent, pareille subtilité ? D’autres auraient depuis longtemps épuisé leurs forces, à vouloir ainsi exploiter obstinément un seul et même filon. Béni des dieux du songwriting, Ron Sexsmith semble au contraire disposer de ressources inépuisables. Et ce « Carousel One », produit par l’expérimenté Jim Scott (Wilco, Tom Petty…), de confirmer que les louanges de Costello ne sont pas encore prêtes à se laisser contredire.

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