Loading...
Disques

Terry Callier – Alive

TERRY CALLIER – Alive
(Mr Bongo)

TERRY CALLIER - AliveDes mois que l’on surveille une apparition de sieur Callier, plutôt rare
dans nos contrées. Ça tombe bien, il est de retour ce mois-ci au New Morning avec un nouvel album "Lookin’ at". L’occasion de revenir sur un artiste inclassable qui n’en est pas à ses premiers faits d’arme depuis ses débuts sur les campus américains au milieu des années 60, en pleine vague folk. C’est que Terry Callier a du métier et qu’il s’est imposé allégrement comme un authentique chanteur folk/soul/jazz, prenant bien soin de n’appartenir à aucune chapelle.

On l’avait redécouvert en 1997, à la faveur d’un disque radieux, "Time Peace", mettant fin à deux décennies de vaches maigres. On lui pardonnera aisément ses albums studios un brin répétitifs quand on sait de quoi notre homme est capable sur scène. Et justement l’album "Alive", sorti en 2000, est là pour nous le rappeler. On y trouve un Terry Callier en pleine forme, mettant une ambiance de feu dans un club londonien par la seule force de son lyrisme incantatoire. "Alive" est le témoignage d’une performance, celle d’un sorcier africain aux prises avec ses grigris et ses visions mystiques sur "African Violet", d’un extraordinaire chroniqueur urbain sur "Lament fort the late a.d.", d’un chef de chorale Gospel sur "I don’t wanna see myself", d’un squatman instinctif sur "Ordinary Joe". D’un bout à l’autre du concert, Callier nous fait son numéro de soulman intense, habité et libre. Le répertoire alterne entre paroxysmes musicaux jubilatoires et ambiances plus feutrées, reflétant au passage une conscience politique et humaniste qu’on choisira ou non d’occulter au seul profit de la musique. Car là, Terry Callier maîtrise son affaire : longues intros à la guitare acoustique, nappes d’orgue, chorus de sax et de guitare électrique, choeurs puissants, bref, l’orchestre est au service du maître, attentif à ses moindres écarts et jamais à court d’idées. Si l’improvisation est de mise, elle ne dénature pas la beauté des mélodies. Le public est aux anges et le manifeste sur la deuxième moitié de l’album. Celui-ci d’ailleurs se termine dans un final incandescent prouvant une fois de plus tout le savoir­faire et la belle générosité de l’artiste.

On sort de ce disque sonné et heureux, prêt à avaler une nouvelle rasade de cette mixture diabolique au New Morning le 18 octobre. Du grand art musical capable de mettre tout le monde d’accord.

Luc

Ordinary Joe
Step Into The Light
Lazarus Man
Lament For The Late Ad
African Violet
You’re Gonna Miss Your Candy Man
What Colour Is Love
Dancing Girl
People Get Ready
I Don’t Wanna See Myself

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *