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Disques

The Dandy Warhols – This Machine

The Dandy Warhols - This Machine

Près de vingt ans d’existence, et les Dandy Warhols bandent encore ou à peu près. « This Machine » fait suite au très sous-estimé « Earth to the Dandy Warhols… » qui n’avait contre lui que l’effroyable et interminée outro « Musée du Nougat », farce qui dépasse souvent un peu trop du croupion de leurs disques.

Aucun symptôme de ce genre ici – sauf à considérer les pets Devoïdes du presque bref « Alternate Power to the People ». Il y a toujours eu chez les Dandy Warhols un sur-moi Mark E. Smith qui peinait à s’exprimer et « This Machine » maintient dans les strictes limites ricanements et grimaces. Courtney Taylor-Taylor a depuis longtemps appris à dissimuler ses mauvaises manières – très précisément depuis « Thirteen Tales of Urban Bohemia », leur meilleur disque. Si « This Machine » n’est certes pas de la même eau, on n’y entend point de faux pas mais partant aucun « Last High » ou « Bohemian Like You » non plus. D’une sereine égalité, rien ne dépasse vraiment de « This Machine » à part la petite chose sus-dite. Taylor-Taylor, engourdi autant que ses guitares (« Rest Your Head »), s’y promène comme dans des jardins à la française parsemés de givre. Dominante hivernale que renforce le clip babos-tristouille de « Sad Vacation » qui tient lieu d’urgence. Un « 16 Tons » avec saxo – d’après Merle Travis – semble faire partie de ces reprises irraisonnables que le groupe dissimulait auparavant sur ses faces B (« Relax », « My Sharona »). 

On devine que la forme n’est pas des plus grandes mais le savoir-faire reste indéniable. « Don’t Shoot She Cried » est peut-être une parodie crépusculaire des pénibles Fleet Foxes ou une collusion fatiguée entre deux anciens morceaux à eux (« Sleep » et « The Gospel »), qui sait ? L’auto-citation remplacerait alors les nombreux emprunts mi-vachards, mi admiratifs des débuts (« Lou Weed », « Ride »). Début de la fin ou de la maturité ? On rit moins sur « This Machine », mais peut-être entend-on mieux l’âge qui tombe comme la nuit.

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