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Willard Grant Conspiracy – Let it Roll

WILLARD GRANT CONSPIRACY – Let It Roll
(Loose / PIAS) [site] – acheter ce disque

WILLARD GRANT CONSPIRACY - Let It RollBrancher les guitares et jouer. Tel pourrait être en résumé l’état d’esprit de Robert Fisher et de ses acolytes sur ce sixième album studio de Willard Grant Conspiracy.
Depuis 10 ans déjà, ce groupe américain délivre un rock US abreuvé de country, de blues psychédélique et de rock-garage à travers des albums fleuves solidement charpentés autour des guitares et de la voix maltée de leur chanteur. "Let It Roll" est l’album d’un groupe de gros rouleurs qui a arpenté la scène pendant deux ans des deux côtés de l’Atlantique. Ce n’est pas un live mais il témoigne d’une machine parfaitement huilée, lancée à pleine puissance, maîtrisant un son dense, parfois lourd et souvent profond. Cela s’entend. Aussi bien dans les quelques ballades déchirantes qu’il nous livre une fois de plus que dans les déferlements soniques qui font également partie de sa panoplie. Rien de neuf sous le soleil diront les fans de "Mojave". Certes. Mais le plaisir de ces artisans-là est palpable à en juger par la longueur des formats de chansons (6 minutes en moyenne par titre) et par leur capacité à transformer la moindre mélopée country en quelque chose d’universel. Au chapitre des vraies réussites, il y a "Distant Shore" et sa trompette martiale qui sonne comme l’appel déchirant du Major Sullivan Ballou sur le champ de bataille, "Let It Roll" et son mur de guitares qui avance comme un feu roulant. Il y a aussi "Skeleton", sorte de complainte soul flottante et, plus loin, une version hallucinée du "Ballad of The Thin Man" de Bob Dylan. Le groupe s’égard un peu quand il se met à frotter la corde sensible du violon : le mièvre "Dance With Me", "Breach" qui s’éternise. Seul "Flying Low" et ses cordes virevoltantes comme un essaim d’abeilles font vraiment la différence. Plus inattendu est le titre pop "Crush" avec sa mélodie eighties à la Echo and the Bunnymen. Enfin l’album se clôt honorablement par deux ballades estampillées Johnny Cash ("Mary of The Angels" et "Lady of the Snowline") sans provoquer de feu d’artifice.
Un tiers rock (Magnolia Electric Co.), un tiers country (Walkabouts), un tiers hybride (Lambchop), "Let It Roll" est un album organique, plutôt hétéroclite et moins miné par la déprime que ses prédécesseurs. Mais n’allez pas conclure à un changement radical d’orientation, il s’agit toujours de paysages désertiques immuables, de mélodies linéaires et de timbres gutturaux à la limite de la fêlure. Pour amateurs du genre.

Luc Taramini

Distant Shore
Let It Roll
Dance With Me
Skeleton
Flying Low
Breach
Crush
Mary of the Angels
Ballad of a Thin Man
Lady of the Snowline

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