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Disques

Steve Gunn – The Unseen In Between

Steve Gunn - The Unseen In Between

Il faudrait être probablement sourd pour ne pas reconnaître dans la discographie de Steve Gunn comme une sorte d’hommage à la guitare. Un instrument dont ce musicien discret qui a notamment accompagné Kurt Vile sur scène semble jouer depuis toujours, ou du moins depuis ses premiers groupes de punk hardcore. Ses deux premiers albums, “Time Off” et surtout l’impérial “Eyes on the Lines”, synthétisaient à la perfection cette écriture musicale dédiée aux cordes pincées.

Sur son troisième disque, on peut entendre “Vagabond”, qui sonne indéniablement comme une chanson de Bob Dylan dont on voudrait qu’elle ne s’arrête jamais. On y entend des guitares qui avancent tranquillement, un petit riff slide du plus bel effet est balancé au fond du mix et la rythmique tient grâce au finger picking. La basse n’est pas en reste, elle rebondit au cœur du morceau et évoque, justement, certaines compositions du Zim’. La présence de Meg Baird pour les harmonies vocales et de Tony Garnier – qui accompagne justement Dylan à la basse depuis 1989 – à la production n’est probablement pas étrangère à tout ça.

Il est recommandé de s’allonger tranquillement sur le canapé avec l’inaugural “New Moon”, dont les tonalités folk s’inscrivent dans la prolongation de ces premières inspirations, Fairport Convention et Pentangle en tête tout en revenant à un songwriting plus traditionnel, plus électrique aussi. Neuf chansons et quarante-quatre minutes plus tard, l’évidence saute aux oreilles, on se réservera ce folk alambiqué pour les soirs difficiles, comme ce vieux whisky qui traîne au fond du placard.

L’album se termine avec “Paranoid”, une ballade paisible qui n’a rien à voir avec le célèbre titre de Black Sabbath mais ça aurait pu. Le piano et la guitare avancent doucement vers une conclusion à la fois pop et introspective – le passage ambiant qui débarque vers deux minutes est de toute beauté – que l’on est pas près d’oublier. Pour le reste, on ira juger sur scène le 2 mai à Petit Bain. Espérons que l’on y retrouvera ce mélange de vieux folklore et d’électricité nerveuse.

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