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Concerts

Catherine Ringer à la Rock School Barbey (Bordeaux), le 15 avril 2011

Il y en aura eu du monde à Barbey pour célébrer le retour de Catherine Ringer. Assis confortablement ou au plus près de la scène, le groupe assurant la première partie fait son entrée. Pendentif, formation bordelaise, dévoile les différents titres issus de leur premier EP. Après un départ timide, les voix de tête amèneront les spectateurs à se prendre par les hanches et même parfois à reprendre quelques brides d’un refrain. J’ai apprécié la version live de « God Save la France » de ces musiciens souriants et enclins à échanger quelques plaisanteries entre eux. Simplicité et légèreté auront inauguré le bal dansant de celle que le chanteur appellera « La Reine des Reines ».

Pendentif

Loin d’être incollable sur la discographie des Rita Mitsouko, je suis en bonne compagnie et compte bien me laisser emporter par ce spectacle. Pour la sortie de « Ring n’Roll » prévue le 2 mai prochain, Catherine Ringer est effectivement « de concert avec nous ». Tout comme l’album, la soirée commence avec l’enjoué « Vive l’Amour ». La chanteuse prend progressivement ses marques sur scène et ne tarde pas à gesticuler, à s’approprier le rythme, tout en prenant l’audace de présenter chaque composition. « Punk 103 », plus engagé, transforme la scène grâce à un jeu entre lumières et paroles idoines. Interloquée par la poésie acerbe de « Jalousie », je me retrouve en bord de plage, en plein fantastique avec « Triton ».

Catherine Ringer

Après le pincement cuivré de « Pardon », le groupe s’emballe dans une succession de morceaux au cours desquels Catherine Ringer s’amuse à virevolter entre les deux guitaristes. Bluffée par le talent du plus jeune, je ne comprendrais que plus tard qu’il s’agit ici de Raoul Chichin, digne héritier de ses parents avec ses vingt printemps plus que flamboyants. La complicité entre chaque membre du groupe prend de plus en plus d’ampleur au fil du concert, à chaque mimique ou pas de danse. Les musiciens transcendent la part d’alternatif, entre chorus et touches synthétiques. Même si les textes prennent largement le parti des sonorités plus anglophones, le phrasé de cette femme, en usant de sa langue maternelle, est enivrant (« La Sorcière et l’Inquisiteur »).

Catherine Ringer
Un peu plus de trois ans après la disparition de Fred Chichin, on ressent encore le lourd souvenir d’une carrière passée à deux et une émotion à fleur de peau. Avec « Mahler », cette tristesse sera poussée à son paroxysme. Etonnamment, cette mise à nu me mettra mal à l’aise, mais donnera une puissance toute particulière au personnage dans une orchestration à la limite du trip hop symphonique. Catringer aura interprété, si je ne m’abuse, l’intégralité de son nouvel album et ce je ne sais quoi d’unique constituant au final son parcours d’artiste. Bien que les deux rappels replongent un public déjà conquis dans l’univers des Rita (« Le Petit Train », « C’est comme ça »), une chose est sûre : le talent et la volonté d’expérimenter sont bel et bien là.

Catherine Ringer

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