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Disques

Girls In Hawaii – Everest

Everest 2

Gravir un sommet pour faire peau neuve et se relancer dans l’existence… C’est par ce défi symbolique que les Girls In Hawaii ont choisi de revenir à la musique après la tragédie qui les frappa en 2010 (le décès du batteur Denis Wielemans), aussi soudés qu’une cordée d’alpinistes malgré le changement de line up. On savait les albums des Belges lents dans leur gestation mais au résultat impeccable : grand sens mélodique, son qui tue, climats subtils. A chaque fois, les Girls In Hawaii se posent des questions et en bavent pour se renouveler. Mais leur persévérance paie. « Everest » ne fait pas défaut à ce constat. C’est un grand disque de pop marqué par la disparition et les questionnements existentiels.

Bien sûr l’étendard pop claque au vent de belle manière et pourtant, il y a comme une gravité nouvelle qui colle aux mélodies de ces garçons. Ils savent désormais que l’on peut dévisser à chaque instant dans l’existence à l’instar de leur compagnon d’hier ou encore du célèbre alpiniste George Mallory disparu en 1924 à l’approche du sommet Himalayen auquel ils rendent hommage sur le puissant « Mallory’s Height » (son corps momifié fut retrouvé en 1999 par une équipe d’alpinistes américains; on entend ici un extrait radio du récit de leur macabre découverte…). A côté des singles désignés « Misses et Not Dead » où l’on reconnaît sa patte d’orfèvre pop, le groupe s’épanouit désormais dans des climats en demi-teintes et des silences. Une ballade introductive au piano, des motifs répétitifs, des passages parlés constituent un renouveau dans leurs compositions, à tel point que les meilleurs morceaux ne sont pas forcément les plus catchy. L’histoire de cette ascension/renaissance musicale retiendra peut-être des titres plus climatiques comme « Mallory’s Height », »Head On », « Wars » ou « Changes ».

Les Girls in Hawaii, emmenés par une paire d’auteurs toujours inspirés (Lionel Wancauwenberghe et Antoine Wielemans), ont pris de la hauteur dans l’épreuve et s’autorisent des compositions plus sophistiquées nourries de leurs introspections. Au final, le disque est un beau monolithe musical, à la fois dense et spacieux, mixé par l’immense Tchad Blake. De quoi donner l’ivresse et le vertige sans perdre espoir.

 

A découvrir le nouveau single et clip  » Not Dead » 

 

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