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Anjali – Interview


ANJALIRencontre rapide avec Anjali dont l’album « The World Of Lady A » est sorti début septembre. Assise sur un canapé rouge assorti à son sac à main (elle en est très heureuse) la souriante et charmante Anjali se livre et décortique son parcours sans retenue. Souvenir de concerts, long apprentissage, bonheur d’avoir créé un album dont elle est fière, tout y passe.

Je viens de voir Electric 6 à Londres, c’était absolument complet et le concert était génial, plein d’énergie, vibrant, alors je profite d’être à Paris pour aller les revoir. Et comme en plus il y aura PJ Harvey et Massive Attack ça risque être un bon festival (NdlR : Rock en Seine).

Aussi bien que ta prestation au festival les femmes s’en mêlent ?
Hum (rire)… C’était mon tout premier concert. Mais j’ai fait beaucoup de progrès depuis… et j’ai un nouveau groupe et les concerts seront vachement mieux.

Sur l’album aussi il y a un nouveau groupe.
Oui, c’est excitant et pour refaire ça sur scène il y aura plus de musiciens avec moi. Il y aura bien sûr pas mal de samples aussi. J’aimerais bien avoir dix cuivres derrière moi, mais je ne pense pas que le label paierait pour tout ça. Peut-être une fois que j’aurai vendu un tout petit peu plus d’albums…

Tu as pas mal changé depuis la fin des Voodoo Queens. Et ça s’est fait progressivement, tes premières démos étaient entièrement acoustiques. Comment ça s’est passé pour toi ?
Les Voodoo Queens étaient mortes de leur belle mort. Et j’ai réalisé un jour que je devais passer à autre chose. Mais je ne savais pas vraiment quoi faire. Donc je suis partie voir une amie à Montpellier et je suis restée chez elle une quinzaine de jours avec pour objectif de réfléchir à ce que je voulais faire. Et je me suis mise à composer, à écrire des chansons, tout naturellement. Et la suite logique était de présenter ces chansons en concert. Sans véritables moyens, les concerts acoustiques étaient plus faciles à mettre en place. Donc en faisant jouer mes relations du temps des Voodoo Queens, j’ai décroché un concert au Garage à Londres et Gary Walker de Wiiija était là. Il a aimé les chansons et, grâce à la réputation des Voodoo Queens la salle était pleine. Il y a vu un signe et m’a proposé un contrat. C’était assez simple.

Sur Wiiija, à l’époque il y avait une palanquée de riot grrrls, Bikini Kill et autre. Est-ce que tu as été signée avec pour objectif de faire le pendant acoustique des riot grrrls ou est-ce que dès le départ tu as pu faire exactement ce que tu voulais ?
Heu… En fait, Gary est un très bon directeur artistique. Il sait reconnaître un bon compositeur quand il en voit un et il fait confiance aux compositeurs. Donc il voulait simplement que je développe les chansons que je lui avais présentées, peut-être que je fasse un album tout en acoustique, peut-être un peu plus évolué avec un son un peu plus riche. Mais une fois le contrat signé, je lui ai dit que je ne voulais pas aller dans cette direction et que je voulais acheter un sampler. Il était passablement choqué ! (rire) Mais comme j’avais déjà signé… (rire)

Et pourquoi le choix du sampler ? c’est quand même assez différent de la guitare acoustique comme instrument ?
Ben en fait, je bossais sur un quatre pistes. Je sais que ce n’est pas la même chose mais bon. Donc je bossais avec un 4 pistes et je me suis dit que j’étais pas si mauvaise que ça. J’obtenais de bons résultats en accumulant des couches de sons. J’ai voulu aller plus loin. Et au même moment j’ai commencé à sortir de plus en plus. J’allais souvent au « Blue Note » pour des soirées Mo’Wax, Metal Headz, Ninja Tunes… Et je me suis mise à écouter d’autres musiques. J’ai toujours écouté beaucoup de musiques différentes. Mais j’étais dans un groupe punk et c’était la musique que j’étais amenée à faire. Donc quand ça s’est terminé, je me suis sentie libérée d’une certaine façon. J’avais accumulé pas mal de disques de seconde zone, des BO de série Z, des disques qu’on trouve à moins d’une livre dans les boutiques d’occas comme « the World of James Last » des trucs très cocktail, lounge. J’avais donc des tonnes et des tonnes de trucs susceptibles d’être samplés. Je me suis dit qu’il était temps d’évoluer et que la meilleure façon de le faire serait de m’acheter un sampler et d’utiliser la technologie.

Et comment s’est passé l’apprentissage ?
En fait, j’avais très peur des machines et de la technologie… Dans les Voodoo Queens, si je cassais une corde il me fallait des heures pour la remplacer et me ré-accorder. Donc c’était pas évident de m’y mettre. Parfois, j’ai du mal à croire le chemin que j’ai parcouru. Mais j’avais un truc en moi qui me dirigeait. C’était vraiment ce que je voulais faire. Donc j’ai acheté le sampler, une table de mixage et des effets et j’ai fait une pile dans ma chambre avec tout ce matos que j’ai planqué sous une couverture parce qu’il me faisait peur. C’est resté comme ça, empilé dans ma chambre pendant un an pendant que moi je sortais et je prenais des ecstas et que Gary pensait que j’étais recluse en train d’écrire mon album. Au bout d’un moment il a quand même fallu que j’avoue la vérité et j’ai fait une simili dépression. Je ne pouvais pas rester au chômage indéfiniment. Il fallait que je fasse quelque chose. Un ami m’a refilé un coup de main pour démarrer et ensuite j’ai pris des cours… J’ai fait une formation en « technologie musicale » à Islington. Et peu à peu je m’y suis mise. J’ai fini par lever le voile du mystère et j’ai compris que ce n’était pas si difficile que ça en avait l’air. Ca a une image de truc super compliqué, mais en fait c’est plutôt simple. Le problème majeur c’était d’avoir des idées et de ne pas pouvoir les mettre en forme comme je voulais.

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