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B.C. Camplight – How To Die In The North

B.C. Camplight - How To Die In The North

Muni d’un chapeau melon impeccablement vissé sur le crâne et d’un seyant costume lui assurant une allure imposante, Brian Christinzio, brillant songwriter et mélodiste hors-pair originaire du New Jersey et établi à Philadelphie depuis 2003, avait débarqué sans crier gare dans le circuit pop en 2005, armé de l’excellent opus intitulé « Hide, Run Away » porté par son fulgurant premier quarante-cinq-tours « Blood and Peanut Butter ».

Sept ans après « Blink Of A Nihilist« , deuxième album tout aussi réussi et contenant la perle « Officer Down » aux chœurs féminins qui parcourent des montagnes russes, le bonhomme a fini par quitter son continent natal pour rejoindre Manchester en 2011 afin d’y enregistrer un troisième long format qui, de son propre aveu formulé a posteriori, ressemble en tous points à celui qu’il rêvait d’enregistrer depuis toujours. C’est donc avec grand plaisir qu’on retrouve ici l’habituelle évidence mélodique des compositions de Camplight, toujours promptes à refiler moult sueurs froides à Brian Wilson, Colin Blunstone et consorts.

Dans la trame qui constitue « How to Die in the North » (bigre, ce titre…), et ce dès l’introductif « You Should’ve Gone to School », on perçoit encore une fois cette constante facilité du barbu à trousser des chansons pop aussi variées que décomplexées en n’hésitant pas à y incorporer de miraculeux ingrédients dont lui seul détient le secret. Ainsi, tandis que « Love Isn’t Anybody’s Fault » lorgne discrètement vers la pop baroque de la fin des sixties sans pour autant singer The Left Banke, « Just Because I Love You » tire sa saveur et sa fraîcheur d’un arôme soul qui, libéré en quantité raisonnable, évoque de manière indirecte the Stylistics, the O’Jays, the Delfonics et même Smokey Robinson and the Miracles. Plus loin, les entraînants « Grim Cinema » et « Thieves In Antigua » s’occupent du quota up-tempo, alors que « Atom Bomb » et « Good Morning Headache » jouent leur rôle de ballade. S’il y avait une mention « Soy Tonto » à attribuer (en référence au titre figurant sur l’album précédant signifiant « Je suis fou » en espagnol), elle serait décernée aux six minutes du déglingué et saturé « Lay Me on the Floor », sorte de réjouissante et surprenante déviation basée sur une rythmique au groove rouillé et poisseux, surmontée de déconstructions harmoniques dignes du Jamie Lidell de la période Super Collider.

En qualité de final princier, le très romantique « Why Doesn’t Anybody Fall In Love » rivalise sans effort avec les plus belles pièces de l’album éponyme d’Aqualung (2003) et ridiculise intégralement les récents efforts de Maximilian Hecker. La prestigieuse écurie Bella Union doit donc se féliciter d’avoir accueilli en son sein cette valeur sûre qui vient de parachever sur l’espace d’une décennie son tiercé gagnant, un triptyque lumineux dont on espère qu’il sera découvert par toutes les âmes sensibles et délicates auxquelles il s’adresse directement à l’aide de notes accrocheuses et d’un langage facile d’accès.

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