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Disques

Batist – December

Batist - December

Je n’ai jamais été très porté sur le grunge. Plus jeune, j’étais plutôt team Guns n’ Roses, permanentes, hard-rock et cie. Kurt Cobain mort ? Bof, pensez donc il avait traité Axl Rose de ringard !

Alors quand Kim Giani est venu me dire “je sors sur mon label le disque de Batist, c’est du grunge”, j’ai pensé “ohlala”. Mais j’ai écouté, parce que de l’eau a coulé sous les ponts, et tant le grunge que les Guns’n’Roses ont disparu tels des dinosaures d’une époque pas si loin de la nôtre. Mais avec Batist, c’est un peu Jurassic Park, ce qui était rendu à l’état de squelette revient à la vie. Car bon sang ne saurait mentir, c’est bien du grunge que j’entends là : guitares grasses, voix au bord de la rupture, cet équilibre exact entre des mélodies en à gros potentiel et une forme (production, sons saturés) qui semble refuser toute compromission.

Mais c’est indéniablement une réussite : si Chris Cornell entendait ça, il se demanderait pourquoi il a fait pendant des années le chanteur pour midinettes. Parce que Batist signe des hymnes en devenir, de “Once Again” à “I Needed More” ou “Wake Up”, du presque pop “Miracle” aux passages folk bien maîtrisés de “Ode to” ou “Girls” (dans un registre plus nerveux). Mais le plus jouissif reste sans doute le blues-rock de “Marijuana Blues”, qui donne envie d’entendre le titre dans une petite salle enfumée. Rien ne semble calculé sur ce disque, et “December” a de l’envergure grâce au plaisir qu’il procure. Simple et spontané, grâce à Batist c’est un peu Noël en été !

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