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Disques

Dan Croll – Emerging Adulthood

Dan Croll - Emerging Adulthood

La page Wikipedia (en français) de Daniel Francis Croll nous apprend que plusieurs chansons de ce jeune Anglais binoclard de 27 ans ont été utilisées pour illustrer des pubs ou des jeux vidéo. A l’écoute de ce deuxième album – le premier, “Sweet Disarray”, sorti en 2014 et rétrospectivement encore un peu vert, avait échappé à nos radars –, on comprend aisément pourquoi. Les dix morceaux de “Emerging Adulthood” séduisent immédiatement, sans pour autant que leur auteur drague lourdement l’auditeur. Ils pourront passer sans problème sur la sono assourdie de la supérette où vous faites vos courses, qui diffuse régulièrement des titres de vos artistes indé préférés sans que vous vous en rendiez compte.

Par leur évidence mélodique et leur potentiel tubesque, les compositions soignées de Dan Croll peuvent rappeler les meilleurs moments de Phoenix, Foster the People ou Two Door Cinema Club. Voire, parfois, une version grand public de Broken Social Scene. Cette musique sans racines apparentes (pas d’anglicité brandie comme à l’époque de la Britpop ici), qui n’émarge à aucun genre bien défini, est somme toute bien de son époque. Le producteur Ben Allen (qui a travaillé avec Animal Collective, Deerhunter ou CeeLo Green) lui a apporté une touche résolument contemporaine, notamment dans les rythmiques élastiques et le traitement de la voix, tout en glissant quelques clins d’œil de bon goût aux années 80 (la clôture “Tokyo”, avec son intro au synthé) ou des arrangements inattendus (gros sample ou emprunt sur “Away from Today” du “Aquarius” de Chiquito, un morceau qui avait déjà inspiré Bonobo pour “Flutter”).

On peut certes préférer des univers plus âpres et personnels, des émotions plus profondes. Et même s’il fait indéniablement preuve d’une vrai talent d’écriture, autant pour la musique que pour les textes, il est encore trop tôt pour dire si Dan Croll fera une grande carrière, sous son nom ou en écrivant pour d’autres (voire les deux). Son album sera en tout cas parfait pour l’été, où il accompagnera longs voyages en voiture ou en train, apéros et soirées musicales qui veulent éviter les tubes de camping. Et il est probable qu’on lui trouvera suffisamment de substance, de variété et d’émotions sincères (le touchant “24” ou la ballade un peu néo-soul “Sometimes When I’m Lonely”) pour continuer à l’écouter à la rentrée.

 

 

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