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dDamage – Brother in Death

 dDamage - Brother in Death

La techno martiale du duo constitué des frères Hanak bénéficie sans doute d’une hype internationale, mais a du mal à éveiller le buzz interne qui sommeille (sans doute) en moi. Pourtant, ils n’y vont pas de main morte, les cocos : et sur cet album, ces touche-à-tout franciliens (par ailleurs frères de Milkymee) se concentrent sur quelques fondamentaux : douze titres trépidants et denses, pour ne pas dire bourrins, aux recettes avérées : gros son, peu de répit, des claviers gentiment kitschouille eighties, et surtout des rythmiques ciselées à la hache ;  on aurait pourtant du mal à leur nier des talents certains de beatmakers – c’est l’intérêt principal du disque, et ça marche parfois. Lorsque les beats secs à tendance hip hop ou indus ne s’emballent pas trop, ça donne même « Boris Eltsine’s Rap » qui groove bien, ou « Shex Savage », plus éparpillé et ludique. Mais le déluge  sonore est souvent excessif pour que l’on en retire autre chose qu’une jouissance purement défoulatoire. 

Plusieurs titres enthousiasment quand même, notamment sur la seconde partie de l’album, et « Fred Savage » ou « Icedawg », qui baignent pourtant dans la même tension sans concession, parviennent à réveiller l’intérêt. Mais l’arrivée de « Thunderneck » pousse un peu le bouchon : superposer des guitares hard rock (oh le gros fuzz qui tache), des voix vocoderisées, des beats martiaux haletants, c’est déjà risquer de faire passer Etienne de Crécy pour une dentellière alençonnaise. Mais balancer des hurlements de sirènes là-dessus me pousse vraiment à penser que le groupe veut officialiser sa tendance pompier, comme un bon vieux gérant de manège qui fait péter les watts dans la chenille (« 90 km/h, vous en voulez encore ??? »). Bon, je testerai quand même ce titre sur l’ambiance d’une soirée (plutôt réveillon du 31 que soir de Noël, hein…), mais pour l’instant je vais me réécouter un petit Amon Tobin ; dans le genre électro sous influence et qui en fait des tonnes, c’est quand même plus stimulant. On regrettera que la tendance à l’éclectisme et à l’expérimentation du duo ne soit pas ici la plus prégnante.

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