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Concerts

Erik Truffaz en concert au Rocher de Palmer, le 20/03/2013

En cette douce soirée de mars, premier jour de printemps par ailleurs, Erik Truffaz cohabitera au Rocher de Palmer avec Keny Arkana, la rappeuse étant (heureusement) dans une autre salle du complexe. L’affluence est toutefois réelle, et la salle 650 où je prends place pour voir le trompettiste suisse est remplie jusqu’aux cintres, ou presque.

Erik Truffaz

Le quartet aura donc le plaisir de se produire devant une audience au complet. Audience gâtée dès le début, avec « African Mist » et « Istanbul Tango », qui posent les bases du style de la soirée : des effluves de jazz, une ouverture à des atmosphères voilées, à la fois lascives et évanescentes. En s’éloignant du jazz classique, Erik Truffaz et ses brillants musiciens ouvrent les horizons et donnent une identité forte à ces morceaux qui s’étirent, dont la forme ne semble jamais définitive. La décontraction du trompettiste, d’ailleurs volontiers goguenard entre les morceaux, contraste avec l’ardeur de Benoît Corboz au piano et claviers, qui se laisse emporter plus d’une fois, au point de manquer renverser le tabouret sur lequel il est assis. Il n’est en effet pas rare que les morceaux prennent un tour plus vibrant, avec des influences qui vont puiser dans les nombreux souvenirs de voyage de la formation (Brésil, Russie, Turquie…), enrichissant ainsi les morceaux.

Erik Truffaz

Jamais avare d’ouverture musicale, Erik Truffaz fait même venir sur scène Anna Aaron, la chanteuse suisse qui l’a accompagné sur son dernier disque, « El Tiempo de la Revolucion », pour trois titres aux couleurs plus pop. Le quartet se plie avec facilité à l’exercice, et le talent de Marcelo Giuliani à la basse et Mark Erbetta à la batterie saute aux oreilles tant l’ensemble sonne souple et généreux. Pas d’esbrouffe, certes, mais une technique magnifique alliée à une vraie générosité, qui pousse le groupe à revenir pour un copieux rappel, enflammé par une version extraordinaire de « Lost in Bogota », chaleureuse, brûlante de vie et d’une frénésie nocturne. Le quartet quitte la scène au bout de 2h15, le sourire aux lèvres, et sous l’ovation des 600 personnes présentes. Méritée, indéniablement !

Erik Truffaz

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