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Disques

Freschard – On Fire

Freschard - On Fire

On ne peut pas dire que Clémence Freschard chante de mieux en mieux, c’est peut-être même le contraire, mais on est certain qu’on adore de plus en plus ses albums et sa voix plus que singulière. Même, et attention, je pèse mes mots, on chérit davantage ses disques que les derniers Brinks. En cette fin d’année scolaire ardente, je ne veux pas renouveler ni raviver d’amers souvenirs de tableaux de classe et de remises lourdingues de prix mais comme la livraison annuelle de la série Radbab Records et affiliés nous arrive en même temps, il faut bien établir des priorités d’écoute.
C’est, une fois de plus, Freschard qui gagne le gros lot au rayon sympathie. Si l’accent claudinien et l’instrumentarium brinksien restent, Clémence ajoute à la décontraction du foyer/asile (de fous) berlinois une énergie pimpante, joueuse et rieuse s’accordant tout à fait au titre choisi. Clémence est toujours et nous met véritablement « On Fire ». Qu’elle s’inspire partiellement de Nick Cave (« Fire »), mais qui se serait exilé en Grèce pour convalescence et danserait le (Nicolas) sirtaki(s) moderne, ou d’une Julie Doiron, voire d’une Scout Niblett première période (l’économe et sombre « Little Liar »), elle reste parfaitement elle-même tout en continuant de déplier ses ailes en assurant presque toute la sauce musicale. 

André-Stanley reste présent, en backing band (de plus en plus ?) réduit et, au moins autant, comme muse et soutien (« Not too hot »). On apprécie particulièrement ses cuivres sombres sur « Four Clovers » (très Wave Pictures) ou aigus sur le gréco-klezmerien “Fire” et sa flûte virevoltante sur la déclaration d’amour (oui, encore une, peut-on les en blâmer ?) « Happy by Your Side ». Cette dernière, très André, est comme le pipeau de Papageno ou la flûte de l’Oiseau de Siegfried. C’est dire si c’est gai, frais et léger.

On l’attendait, on n’osait même plus l’espérer, Clémence s’essaie même au chant en français avec “Les Frites” et c’est tout aussi bon qu’un cornet belge sauce pickles maison.

Freschard continue d’établir une Carte du tendre moderne où il n’y aurait (presque) que de bons chemins de promenade et où les embûches ne seraient que des détours sans gravité (« Wasting Time »). En ces temps de cynisme et de spleen numérique, Freschard est comme une grande rasade d’ouzo bien fraîche dans un petit rade hellène paumé loin de la 4G et des buffets all inclusive. Bref, tout à fait salutaire.

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