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Disques

Gnarls Barkley – St. Elsewhere

GNARLS BARKLEY – St. Elsewhere
(Downtown / Warner) [site] – acheter ce disque

GNARLS BARKLEY - St. ElsewhereDe l’association de braquage de charts qu’est devenu Gnarls Barkley, on connaît désormais tout, de ce côté ou de l’autre de la Manche. De la ritournelle "Crazy", propulsée par son rythme pop, ses chœurs soul et la voix superlative de Cee-Lo, aussi. De l’album "St. Elsewhere", best seller de l’été, un peu moins, tant il va de soi que le single avant-coureur cache la diversité des propositions musicales qui s’y rencontrent, souvent mais pas toujours pour le meilleur. Sur la foi de ce premier album, reçu comme le messie, on aurait envie de remettre assez vite certaines pendules à l’heure. N’était la voix de M. Green, nouvel imprécateur soul après Al, "St. Elsewhere" ressemble à une grande fanfare transformiste (cf. l’explicite "Transformer"), pas si éloignée que cela de l’esprit des albums de Gorillaz, des chœurs en veux-tu en voilà, des rythmiques et gimmicks pour gigoter, des textes qui tournent autour de la schizophrénie, du suicide et autres plaisanteries. Un pied sur le dance-floor, un autre dans la tombe. Et les déguisements du duo, entre Kubrick et le film d’horreur pour certains, en rajoutent un peu dans le décorum. Après le second Gorillaz, Danger Mouse décroche donc à nouveau la timbale avec des dragées aux poivres et des morceaux dopés aux psychotropes. Soit. On ne cherchera donc pas à tester l’authenticité du projet puisque le groupe reconnaît lui-même s’être amusé avec ses jouets ("Go-Go Gadget Gospel"). Voilà, la messe serait dite, et l’article plié si l’album n’était pas un chouia plus retors, et parfois assez passionnant. Encore une fois, on le doit en grande partie à Cee-Lo, dont la voix est une page de la soul-music à elle seule. Sur le meilleur morceau de l’album, "Just a Thought", réglé par une rythmique DJ Shadow et une guitare acoustique un peu hispanisante, elle déploie des trésors de rugosité et de lyrisme. Elle est par ailleurs suffisamment ample et versatile pour épouser toutes les figures de ce carnaval (déchirée sur le spectral "St. Elsewhere", pop-rock sur la reprise ad hoc de Violent Femmes, "Gone Daddy Gone", soul rythmique sur "Smiley Faces" ou soul suave, avec flûte et chœurs qui vont bien, sur "Who Cares ?"). Sur ces morceaux, ou encore, à un degré moindre, sur le bien nommé "Boogie Monster" ou l’amusant "Transformer", l’adéquation entre les envolées vocales et les propositions éclectiques de Danger Mouse (une ligne de basse par-ci, un piano obsédant par là, une rythmique jungle ailleurs) est parfaite, et toute la première moitié de l’album, hormis l’inutile "Feng-Shui", ressemble à un feu d’artifice. Après, le reste du disque se contente d’un certain remplissage qui dévoile crûment les limites et la vacuité (tout assumée, il est vrai, dans le genre pop-art et visite des musiques de genre) du projet. Projet auquel il faut une certaine insouciance estivale, un peu d’humour et une envie de dégourdir ses jambes pour adhérer pleinement.

David Larre

Go-Go Gadget Gospel
Crazy
St. Elsewhere
Gone Daddy Gone
Smiley Faces
The Boogie Monster
Feng Shui
Just a Thought
Transformer
Who cares ?
Online
Necromancer
Storm Coming
The Last Time

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